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Le nouveau départ des Villepin (2/2)

L’art est entré dans sa vie par effraction, il y a quinze ans. Auprès d’un artisan, elle a acquis la maîtrise de la dorure à l’eau pour cadres, puis a passé son CAP de doreur ornemaniste. La famille vivait alors à Matignon. « Sur la table de la salle à manger, je révisais avec mes deux enfants, qui passaient leur bac. »

L’art l’unit aussi de manière indéfectible à son mari. Ecumant les antiquaires et les brocantes, ils ont montré des collections d’art primitif indien, africain. « Cela tourne. Aujourd’hui, je suis plutôt dans le dépouillement. » Elle se souvient encore de leurs virées à Washington, le week-end, dans les salles de ventes aux enchères, alors que Dominique était en poste à l’ambassade de France.

Avec la politique, c’est le contraire. Elle tient ce monde à distance. « Chacun son domaine. » Quand un visiteur vient lui parler de l’avenir politique de son époux, elle est peu bavarde. « C’est un début pour lui », lâche-t-elle. Déjà, lorsqu’il était au service de l’Etat, elle préférait habiter l’appartement familial plutôt que le logement de fonction, « pour que les enfants fassent leur lit ». Quand, en 2004, il a été nommé ministre de l’Intérieur, Marie-Laure a dû se résoudre à vivre Place Beauvau. De ces années passées dans les palais de la République, elle garde néanmoins le souvenir de rencontres inoubliables. Comme celle avec Jacques Chirac, dont elle imite la voix avec affection. Chacun de ses enfants avait autrefois une de ses photos dans leur chambre. « C’est un homme attachant, très généreux, qui aime les gens, affirme-t-elle. Il m’a beaucoup appris. » Au Quai d’Orsay puis à Matignon, elle a apporté sa touche artistique. Grâce à elle, Matta, Soulages, Zao Wou-Ki, Barcelo et Alechinsky ont réalisé les dessins des menus de quelques repas officiels. Le budget fleurs en avait fait les frais. En 2003, pour le quarantième anniversaire du Traité de l’Elysée sur la coopération franco-allemande, Anselm Kieffer lui avait laissé les droits de sa gravure représentant le Rhin. « Un beau symbole », fait-elle remarquer, avant de recouvrir ses oeuvres d’un drap, à la fermeture du jardin.

Source: Pascale Tournier (VSD)

République Solidaire est né

Pari tenu. Plus de 5000 personnes, plus du double que prévu, ont accompagné le lancement du mouvement République Solidaire de Dominique de Villepin, à Paris. Parmi les têtes connues, ses enfants et ses anciens ministres, Azouz Begag et Nelly Olin. Se pressaient surtout des UMP-istes déçus du sarkozysme, des jeunes de l’Essonne, la circonscription de son ami le ministre de la Fonction publique Georges Tron, en recherche d’égalité, et des bataillons de la Dordogne et de Corrèze, le fief de la chiraquie. Dans un discours-fleuve de une heure dix, Villepin, drapé dans son costume gaullien, n’a pas déçu ces « orphelins de la République ». Son appel à la réconciliation et sa vision pro-arabe ont suscité des vivats. A la fin du meeting, un clip a été projeté sur grand écran. On y voyait Villepin et quelques personnes issues de la France plurielle graffer, sur un mur blanc, les mots « Tous solidaires ». La politique peut aussi être un art.

Source: Pascale Tournier (VSD)

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