"Il faut engager un processus de retrait en Afghanistan"
envoyé par clubvillepin
Dominique de Villepin a appelé lundi au retrait des troupes françaises en Afghanistan, avec un processus « maîtrisé, énergique et volontaire ».
« L’intervention militaire en Afghanistan est aujourd’hui le problème. Ma conviction est qu’elle cristallise un certain nombre d’oppositions. On a aggravé le mal », a déclaré l’ancien Premier ministre, lors d’un débat à Sciences Po Paris sur le « rôle des puissances occidentales en Afghanistan organisé par l’association étudiante « Jeune République ».
« Il faut revoir cette intervention et marquer les esprits des Afghans en posant que notre intervention n’est pas liée à une volonté d’occupation », a poursuivi l’ancien premier ministre de Jacques Chirac selon qui « il n’existe pas trente-six solutions ».
« La condition absolue pour être efficace en Afghanistan, c’est d’engager un processus de retrait maîtrisé, énergique, volontaire », a-t-il affirmé.
« Ma conviction que c’est à la France de porter cette exigence de retrait, c’est à la France à marquer les esprits », a-t-il ajouté.
Pour Dominique de Villepin, « ce retrait militaire » devra s’accompagner d’une présence économique, d’une coopération en matière militaire et sociale ». Cela veut dire « convertir le nombre de soldats en autant de coopérants, autant d’investissements dans le domaine économique et social ».
« Il s’agit de faire basculer une présence militaire incomprise et de la transformer en un investissement au côté de l’Afghanistan », a-t-il ajouté.
Pour M. de Villepin l’annonce d’un départ programmé des troupes pourrait conduire le président Hamid Karzaï a « modifier sa politique, avec l’exigence d’une homme qui sait qu’il risque sa vie ».
« Si le gouvernement Karzaï sait qu’il doit pleinement assumer ses responsabilités, sa politique sera alors une vraie politique d’ouverture et de réconciliation », a-t-il fait valoir estimant que sa politique actuelle « d’acheter les Talibans » ne correspondait « ni à l’efficacité, ni à la morale ».
« Le deuxième intérêt d’un calendrier effectif de départ, c’est qu’il met sur la sellette tous les états voisins. Il les place eux aussi face à leur responsabilité. Et, ni l’Iran, ni l’Inde, ni la Russie ni le Pakistan n’ont intérêt à un chaos en Afghanistan », a ajouté M. de Villepin.
« Ce qui me gène dans la diplomatie française, c’est son manque d’initiative, cette incapacité à inverser une situation où nous sommes entraînés à perdre nos soldats, sans savoir où nous allons », a-t-il dit.
« Oui, nous avons vocation à donner l’exemple, par rapport à la communauté internationale, à faire ce que les Américains ne peuvent pas faire aujourd’hui », a-t-il conclu.
A l’issue de la conférence, Dominique de Villepin s’est arrêté quelques minutes au café le Basile, afin de poursuivre spontanément le dialogue avec les jeunes présents dans l’établissement.
faire aujourd’hui », a-t-il conclu.
Dominique de Villepin, au café le Basile Paris
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Sources: Agence France Presse et Club Villepin