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Mon procès Clearstream – sixième journée: audition de Dominique de Villepin

Sixième journée du procès Clearstream, avec l’audition de Dominique de Villepin.

Avant son audition devant le tribunal, l’ancien Premier ministre a déclaré mercredi vouloir contribuer « à l’émergence de la vérité » face aux « mensonges et manipulations » de l’affaire Clearstream. En séance, Dominique de Villepin a affirmé que le nom de Sarkozy n’a été évoqué « à aucun moment » en liaison avec un système de corruption lors de la réunion du 9 janvier 2004 avec le général Rondot et Jean-Louis Gergorin.

Confirmant n’avoir jamais reçu d’instruction présidentielle sur le dossier Clearstream, l’ancien Premier Ministre a démenti avoir rencontré Jean-Louis Gergorin au sujet de l’affaire, postérieurement à cette réunion de janvier 2004. Face aux affirmations contraires de ce dernier, Dominique de Villepin a déclaré: « Parfois, trop c’est trop. (…) Je trouve curieux que 26 officiers de sécurité, quatre huissiers du ministère de l’Intérieur pèsent moins de poids qu’un ou deux agents d’officine privée recrutés par EADS, je trouve cela choquant ».

En fin de séance, Dominique de Villepin a de nouveau souligné les pressions exercées par Nicolas Sarkozy dans ce dossier: «  »Le doigt de Nicolas Sarkozy a été pointé sur moi et sur Jacques Chirac. Plusieurs hauts fonctionnaires ont été reçus par Nicolas Sarkozy et menacés. (…) L’instruction a été faussée par ce doigt qui a été porté sur moi, lorsque des ministres ont été menacés par un Nicolas Sarkozy hors de lui, dont la physionomie changeait quand il prononçait le nom de Clearstream. »

Mercredi 22 heures 19 – Le Figaro: Les principaux extraits des déclarations de Dominique de Villepin devant le tribunal correctionnel

Le journaliste du Figaro, Stéphane Durand-Souffland, a retranscrit les principales déclarations de Dominique de Villepin. Pour les lire, cliquez ici.

Mercredi 21 heures 12 – La Tribune: Le journaliste Pascal Junghans relate la contre-attaque de Dominique de Villepin

Résumé de cette journée clé du mercredi 30 septembre avec l’audition du présumé star, l’ex Premier ministre Dominique de Villepin, qui a résisté au torrent de questions et a même vigoureusement contre-attaqué.

« Tout au long de cette instruction, le doigt de Nicolas Sarkozy a été braqué sur moi et sur le président de la République », s’est lancé flamberge au vent, Villepin, lors de son audition, hier, dans le cadre du procès de l’affaire Clearstream, procès hors norme, depuis l’origine, un affrontement Sarkozy-Villepin, un combat jamais vu entre un président de la République en exercice et un ancien Premier ministre. Celui-ci est accusé de complicité de dénonciation calomnieuse, de complicité de faux et usage de faux, de recel de vol et recel d’abus de confiance. A la clé : cinq ans de prison. Et l’interdiction d’être élu.

C’est donc son avenir politique que tente de sauver Villepin à la barre. Il attaque, puissant et rapide, rappelant à maitre Herzog, l’avocat du président, le travail en commun au sein d’une cellule travaillant, depuis l’Elysée, à protéger la chiraquie contre les juges. Il resitue son rôle de ministre des affaires étrangère de l’époque, concerné par la menace contre les intérêts français que pouvait constituer le réseau occulte de corruption caché dans la chambre de compensation Clearstream, révélée par Gergorin le 1er janvier. Ce qui lui a conduit à organiser une réunion le 9 janvier avec le général Rondot pour vérifier la réalité de cette menace. Villepin affirme avec force ne pas connaître Lahoud, accusé d’avoir falsifiés les fameux listings, ne pas ne pas avoir donné instruction à Gergorin de la part du président de la République de saisir le juge Van Ruymbeke. Face à lui, Gergorin le dément.

Mais rien n’arrête Villepin dans sa lancée. Il passe à l’attaque en ciblant, mezzo voce, mais parfaitement clairement la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, qui a lancé la première enquête sur les listings, celle du général Rondot. « Le ministre chef de file dans cette affaire était le ministre de la défense. Est-ce que la ministre de la Défense a informé le président de la République ? Est-ce qu’elle a informé le Premier ministre ? », glisse-t-il. Il insiste : « Si Rondot avait la conviction que l’ensemble des listings était faux, pourquoi n’a-t-il pas informé sa hiérarchie et pourquoi sa hiérarchie ne m’a pas informé ? ». La réponse du général Rondot est attendue avec impatience. Ce sera le 5 octobre …

Mercredi 21 heures 09 – 20 Minutes: Echange musclé entre Dominique de Villepin et l’avocat de Nicolas Sarkozy

Un vif échange a opposé mercredi Dominique de Villepin et l’avocat de Nicolas Sarkozy au procès de l’affaire Clearstream.

Me Thierry Herzog, qui représente le chef de l’Etat, partie civile dans l’affaire, a posé plusieurs questions où il accusait implicitement l’ancien Premier ministre d’avoir détruit des preuves et d’avoir fait pression sur la justice pour tenter de compromettre son rival.

Dominique de Villepin s’est emporté. «Je crois qu’on peut poursuivre dans la calomnie et la rumeur, elle chemine, elle chemine (…) Mais à un moment, il y a le sens de l’Etat».

Il a accusé Nicolas Sarkozy d’avoir «menacé» des hauts fonctionnaires de police et des ministres pour que l’affaire aboutisse à sa mise en cause.

Me Herzog et Dominique de Villepin ont ensuite eu un échange où il a été fait allusion à l’époque où ils travaillaient ensemble à l’Élysée entre 1995 et 2002 dans une «cellule juridique», qui a été accusée de «déminer» les enquêtes judiciaires visant Jacques Chirac.

«J’ai bien connu Me Herzog quand j’étais secrétaire général de l’Elysée et il était moins agressif», a dit le prévenu à l’avocat du président de la République.

Me Herzog a répondu: «Des liens confidentiels avec mon client m’interdisent de répondre». Ce à quoi Dominique de Villepin a répliqué: «Ce n’est pas uniquement en qualité d’avocat que vous agissiez».

Me Olivier Metzner, avocat de Dominique de Villepin, a demandé à l’audience à Me Herzog «d’arrêter de prendre les gens pour des cons et de poser trois fois les mêmes questions».

«Est-ce que c’est un avocat ou le président de la république qui parle ainsi à un ancien Premier ministre?», a demandé Me Metzner. Le président du tribunal a finalement demandé à Thierry Herzog de se limiter aux questions n’ayant pas déjà été posées, ce qui l’a contraint à écourter son intervention.

Mercredi 20 heures 58 – Europe 1: Le grand oral de Dominique de Villepin

Dominique de Villepin, interrogé mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris, a nié avec âpreté avoir jamais trempé dans la manipulation Clearstream.

Calme et maître de lui, souriant, veston boutonné, très diplomate dans son attitude, Dominique de Villepin règle la hauteur des micros, avant de s’exprimer avec détermination :

- « Non, monsieur le Président, quand je réunis Jean-Louis Gergorin et le général Rondot dans mon bureau, il n’a jamais été question du nom de Nicolas Sarkozy en liaison avec un système de corruption ;

- « Non, je ne croyais pas utile, à ce stade, de communiquer des éléments non vérifiés à Nicolas Sarkozy ;

- « Non, je n’ai jamais été informé du caractère frauduleux de ces listings ;

- « Non, je ne cherche pas à couvrir Jacques Chirac, mais je n’ai jamais donné l’ordre à Gergorin, sur instruction du président de la République, de balancer Nicolas Sarkozy à la justice, comme cela est écrit dans le dossier. C’est simple, carré, la défense de Dominique de Villepin est cohérente : Gergorin ment, Lahoud ment et Rondot se trompe.

Mercredi 20 heures 23 – Metro France: Dominique de Villepin plie mais ne rompt pas

Dominique de Villepin est une rock star. Dans les couloirs du Palais de Justice, on guette attentivement l’apparition de la vedette du procès Clearstream.

Derrière les barrières Vauban, plusieurs centaines de personnes piaffent d’impatience : ces supporters attitrés, présents chaque jour bouquet de fleur à la main; les journalistes français, et européens qui espèrent pouvoir pénétrer dans la salle d’audience, et des robes noires qui ont déserté leurs chambres respectives pour assister à « l’audition de l’année ».

Soudain, l’air se charge en électricité : la star est là. Costume noir, sourire émail diamant, la démarche assurée, Villepin se fraie un passage distribuant les bonjours. En bon professionnel, il livre aux caméras présentes, une petite déclaration d’avant spectacle : « Je suis heureux de pouvoir apporter ma contribution à l’émergence de la vérité dans une affaire obscurcie par les mensonges et la manipulation. » Le talent à l’état pur…

Mais dans l’arène exiguë, l’ancien Premier Ministre n’a pas que des amis.

A la barre, il se défend de toutes les accusations, surtout celle de manipulation. Non, il n’a pas « agi sur ordre de Jacques Chirac » ; les notes du Général Rondot « ne traduisent pas le contenu d
es réunions » entre les deux hommes… Le nom de Nicolas Sarkozy ? « Il a pu être évoqué, mais rien de plus ». De multiples réunions secrètes avec Jean-Louis Gergorin ? L’ancien diplomate se fait hargneux : « Trop, c’est trop » tonne t-il, récusant les accusations du procureur Marin décidemment bien impuissant.

Dernier à tenter sa chance, l’avocat de Nicolas Sarkozy –partie civile- essaye de le faire vaciller. Réponse flamboyante de l’accusé : « Cela montre bien ce que votre tentative a de désespéré. On peut poursuivre la calomnie et la rumeur, elles continuent, elles cheminent et ça je ne peux pas l’admettre ». Fin de représentation….

Mercredi 20 heures 12 – Reuters: « Le doigt de Nicolas Sarkozy a été pointé sur moi et sur Jacques Chirac »

L’ancien Premier ministre a accusé Nicolas Sarkozy d’avoir menacé en 2006 des hauts fonctionnaires de police et des ministres pour que l’affaire aboutisse à sa mise en cause dans cette affaire qui a démarré en 2004.

« Le doigt de Nicolas Sarkozy a été pointé sur moi et sur Jacques Chirac. Plusieurs hauts fonctionnaires ont été reçus par Nicolas Sarkozy et menacés », a-t-il dit en fin d’audience.

Dominique de Villepin a cité les noms d’Yves Bertrand, ancien patron des Renseignements généraux et de Philippe Massoni, ex-préfet de police de Paris. Il a aussi accusé Nicolas Sarkozy d’avoir menacé, quand il était à l’Intérieur, des ministres de la Justice.

« L’instruction a été faussée par ce doigt qui a été porté sur moi, lorsque des ministres ont été menacés par un Nicolas Sarkozy hors de lui, dont la physionomie changeait quand il prononçait le nom de Clearstream », a-t-il ajouté.

Mercredi 20 heures 07 – Blog de Pascale Robert-Diard, chroniqueuse judiciaire au quotidien Le Monde: Le face à face entre Dominique de Villepin et Me Herzog

Le face à face entre Dominique de Villepin et Me Thierry Herzog, l’avocat de Nicolas Sarkozy, était attendu. Il a donné lieu à une brusque montée de tension dans la salle d’audience. Alors que Me Herzog interrogeait l’ancien premier ministre sur un certain nombre de “coincidences” tendant à démontrer son implication dans l’affaire Clearstream, Dominique de Villepin s’est retourné violemment vers lui et a répliqué:

- Votre tentative a quelque chose de désespéré! J’ai été accusé de tout, dans cette affaire. On peut poursuivre la calomnie et la rumeur. Elle chemine, elle chemine et continue ici, devant ce tribunal et cela, je ne peux pas l’admettre. Vous n’arriverez pas à impliquer le ministre que j’ai été pour des actions qu’il n’a pas commises.

Tout au long de cette instruction, le doigt de Nicolas Sarkozy a été pointé sur moi et sur le président de la République. Un certain nombre de hauts fonctionnaires ont été menacés. C’est à partir de là que ce dossier a été construit de façon unilatérale pour le bénéfice d’une seule partie civile qui cherche à se faire justice elle-même, par le biais médiatique et judiciaire. Il y a une volonté, un acharnement à détruire un adversaire politique. La Chancellerie a été victime d’un véritable harcèlement! Il suffit de regarder Nicolas Sarkozy: Quand il prononce le nom de Clearstream, sa physionomie change!”.

Puis il évoque une époque où dit-il, “Me Herzog travaillait avec moi à l’Elysée quand j’étais secrétaire général et avait un ton beaucoup moins agressif…”

Mercredi 19 heures 58 – AP: Dominique de Villepin tient bon face au feu des questions

Calme, serein, presque détaché, Dominique de Villepin s’est soumis mercredi au jeu de l’interrogatoire devant le tribunal correctionnel de Paris pour faire éclater « sa » vérité sur l’affaire Clearstream: il a dit n’avoir jamais ourdi de complot pour évincer Nicolas Sarkozy de la course à l’Elysée et n’aurait découvert l’étendue de la manipulation qu’au cours de l’été 2004 lorsqu’elle a été dévoilée dans la presse.

Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, fait son apparition dans le dossier le 1er janvier 2004 lorsque Jean-Louis Gergorin lui révèle l’existence « d’un vaste réseau de corruption international ». Huit jours plus tard, le ministre réunit le vice-président d’EADS et le général Philippe Rondot, chargé par la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie de vérifier la véracité de ce réseau, dans son bureau au Quai d’Orsay.

Après, les versions divergent. Gergorin affirme avoir fait part à Villepin de l’éventuelle implication de Nicolas Sarkozy, alors principal rival du ministre à droite. Et il soutient également que l’ancien diplomate a demandé la plus grande discrétion sur cette affaire sur « instruction du président de la République ».

Autant d’éléments rejetés en bloc par Dominique de Villepin. « A aucun moment le nom de Nicolas Sarkzoy ou un de ses patronymes n’a été évoqué », a-t-il souligné. Il dit aussi avoir ignoré le nom de la « source » du général et de Gergorin, à savoir Imad Lahoud, falsificateur présumé des listings.

Comme il nie aussi être intervenu pour faire libérer le même Lahoud de garde à vue le 25 mars 2004 dans une affaire de corruption. « L’affaire aurait pu s’arrêter le 25 mars, elle aurait dû s’arrêter le 25 mars », a-t-il insisté, estimant que la garde à vue du Franco-libanais aurait dû le discréditer à la DGSE. « Mais il a réussi à faire croire à son histoire de Ben Laden », a martelé Villepin en rappelant que Lahoud avait réussi à faire croire jusqu’à la CIA qu’il disposait de moyens de rentrer en contact avec l’homme le plus recherché du monde.

« Avez-vous été au courant de la dénonciation », c’est-à -dire du transfert des fichiers par quatre envois anonymes au juge d’instruction Renaud van Ruymbeke, lui a demandé le président Dominique Pauthe. « Non », a rétorqué l’ancien Premier ministre, réaffirmant aussi qu’il n’y avait « jamais eu d’instruction présidentielle émanant de Jacques Chirac dans ce dossier ».

Dominique de Villepin a redit avoir appris l’existence de ces listings lors de la parution d’un article du « Point » début juillet 2004. Au cours du mois, il aurait demandé à M. Chirac de pouvoir informer Nicolas Sarkozy de sa mise en cause et le président lui aurait expliqué que le ministre de la Justice Dominique Perben allait s’en charger.

Une version contestée par Jean-Louis Gergorin qui dit avoir informé Villepin de la présence de Sarkozy sur les listings en février 2004. Et lui avoir transmis un CD-Rom avec ces documents en mars ou avril. Les notes du général Rondot font état d’un Villepin « jubilatoire » en mai 2004 à l’idée que Sarkozy apparaisse sur ces listes. « Je maintiens ma version », a insisté Gergorin, disant comprendre que Villepin maintienne la sienne « par loyauté envers » Jacques Chirac.

Les questions de l’avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog, ont provoqué chez M. de Villepin une colère bien maîtrisée: « le dossier a été construit de manière unilatérale au bénéfice d’une seule partie civile », a-t-il dénoncé évoquant de nombreux coups de téléphone de Nicolas Sarkozy aux différents ministres de la Justice pour donner ses instructions. « Une seule partie civile s’est érigée en victime, qu’elle veuille se faire justice elle-même a faussé le dossier qui est jugé par votre tribunal », a-t-il lancé aux juges, accusant le chef de l’Etat « d’acharnement à détruire un adversaire politique ».

Avant le début de l’audience, Dominique de Villepin a dénoncé devant la presse « les mensonges et les manipulations » de cette affaire. L’audience se poursuivait mercredi soir. Elle reprendra lundi prochain avec l’audition comme témoin du général Rondot.

Mercredi 19 heures 46 – Canal +: Ségolène Royal salue le « panache » de Dominique de Villepin

«Il
serait bon que Nicolas Sarkozy se désiste» du procès Clearstream, a jugé ce soir Ségolène Royal au Grand Journal de Canal +. La présidente de la région Poitou-Charentes a aussi estimé que l’affrontement entre le Président de la République et l’ancien premier ministre, Dominique de Villepin, «ne grandit pas la fonction et le pays».

Quant à l’ancien premier ministre, il a «du panache», a-t-elle déclaré.

Mercredi 19 heures 41 – Europe 1: Pour Brigitte Girardin, « Dominique de Villepin peut être très utile à notre pays »

« Je pense que Dominique de Villepin peut être très utile à notre pays », a assuré Brigitte Girardin, ancienne secrétaire d’Etat à l’Outre-mer et actuelle présidente du  » ClubVillepin ». « Il y a un vrai besoin, il y a une vraie attente », a encore affirmé l’ancienne secrétaire d’Etat, alors que l’interrogatoire de l’ancien premier ministre se poursuivait, mercredi, devant le tribunal correctionnel de Paris.

« Depuis 29 ans (…), j’ai toujours vu Dominique de Villepin animé d’une volonté très forte de servir son pays et de servir les Français », a-t-elle encore lancé.

Le réseau social « ClubVillepin », qui, selon elle, « n’a pas été fait pour Clearstream, ou en connexion avec Clearstream », comporte « plus de 1.600 adhérents », issus « de la diversité, a encore détaillé Brigitte Girardin. Selon elle, il s’agit d’un signe d’encouragement aux ambitions politiques de l’ex-premier ministre : « Depuis qu’on a ouvert ce site internet, on n’a vraiment pas le sentiment » que Dominique de Villepin soit isolé, a-t-elle jugée.

Interrogée sur le fonctionnement du site, Brigitte Girardin se défend d’en avoir fait un club « anti-Nicolas Sarkozy ». « Je vous mets au défi de trouver sur notre site des propos qui seraient agressifs. Nous veillons à modérer les commentaires, quand il y a des critiques sur Dominique de Villepin, nous ne les supprimons pas. »

« (Jacques Chirac) suit très attentivement ce qu’il se passe », a enfin affirmé Brigitte Girardin, reconnaissant rendre visite « régulièrement » à Jacques Chirac. Interrogée sur les éventuels messages que ferait transiter l’ancien président à son ex-premier ministre, Brigitte Girardin a lancé : « Je ne vais pas vous dévoiler le contenu de mes conversations » avec Jacques Chirac.

Mercredi 19 heures 40 – AFP: « Je trouve curieux que 26 officiers de sécurité, quatre huissiers du ministère de l’Intérieur pèsent moins de poids qu’un ou deux agents d’officine privée recrutés par EADS, je trouve cela choquant »

Ni la confrontation avec ses co-prévenus, ni les piques du procureur de la République de Paris n’ont déstabilisé mercredi Dominique de Villepin qui, s’efforçant de répondre pied à pied aux accusations, a nié avec âpreté avoir jamais trempé dans la manipulation Clearstream.

Pour lui, tout a commencé le 1er janvier 2004, par une visite inopinée d’un proche, Jean-Louis Gergorin, au ministère des Affaires étrangères. Quinze minutes durant lesquelles le vice-président d’EADS évoque « un système occulte ». Le 9 janvier, lors d’une seconde réunion, le général Rondot, un conseiller du ministère de la Défense qui enquête déjà sur les listings, lui aurait « présenté toute l’importance que revêtait ce système et à quel point il était inquiétant ». « Je l’ai encouragé à poursuivre » sa mission mais « sans ajouter de demande spécifique », raconte alors M. de Villepin.

Jean-Louis Gergorin affirme lui que le ministre des Affaires étrangères s’était recommandé d’instructions de Jacques Chirac. Il dit aussi avoir eu une demi-douzaine de réunions « discrètes » avec Dominique de Villepin entre janvier et juillet. Au mois d’avril, le ministre lui aurait même dit de transmettre à la justice les faux listings Clearstream.

Dominique de Villepin assure n’avoir jamais reçu ni « transmis d’instruction » de Jacques Chirac, mais s’être borné à « inscrire ses demandes dans le cadre des directives générales que le président n’avait cessé de donner » sur la moralisation de la finance internationale.

Selon lui, les notes du général Rondot résumant cet épisode « ne reflètent pas ce qui s’est dit ce jour-là ». Quant aux rencontres avec Jean-Louis Gergorin, attestées par des gardes du corps du responsable d’EADS, elles n’ont jamais existé, martèle-t-il.

Durant deux heures, M. de Villepin répond posément aux sages questions du président Dominique Pauthe sans jamais être mis en difficulté. Mais c’est vers 17H00 que le combat judiciaire commence véritablement, avec l’entrée en scène du procureur Jean-Claude Marin, déterminé à faire flancher le prévenu. Malmené, Dominique de Villepin manifeste parfois d’un sourire crispé sa tension, quand le procureur de la République de Paris, lui, joue l’ironie.

Titillé sur ses rencontres « secrètes » avec Jean-Louis Gergorin, le prévenu se rebiffe. « Parfois, trop c’est trop ». « Je trouve curieux que 26 officiers de sécurité, quatre huissiers du ministère de l’Intérieur pèsent moins de poids qu’un ou deux agents d’officine privée recrutés par EADS, je trouve cela choquant ».

Mercredi 18 heures 14 – La Croix: L’audition de Dominique de Villepin progresse

C’est enfin son tour. De parler, s’expliquer, donner sa version des faits. L’ambiance, dans la salle d’audience, est tendue à l’extrême. Le silence, électrique. Dominique de Villepin dresse sa grande silhouette et s’avance à la barre.

Le tribunal est longuement revenu mercredi 30 septembre sur une réunion du 9 janvier 2004, convoquée à l’initiative du ministre des affaires étrangères, afin de faire le point sur l’affaire dite Clearstream. Y participaient le général Rondot, coordinateur du renseignement, et Jean-Louis Gergorin, numéro 3 d’EADS. Une simple réunion d’information, faisant suite aux révélations sur un vaste « système occulte » faites par Gergorin le 1er janvier 2004, alors qu’il passait inopinément au Quai d’Orsay, a fait valoir Villepin.

Le prévenu s’est employé à démontrer qu’il s’était borné à écouter l’exposé « long et confus » de Gergorin et les inquiétudes de Rondot sur ce supposé système de corruption. Avant de demander au « maître espion » de poursuivre ses vérifications. Il a juré que le nom de Sarkozy n’avait pas été prononcé en lien avec cette affaire de corruption. En cela, il contredit le général Rondot qui, dans ses carnets, note à la suite de cette réunion une « fixation » sur Nicolas Sarkozy.

Selon l’accusation, Dominique de Villepin se serait ce jour-là prévalu d’instructions du président de la République, et aurait demandé à ses deux interlocuteurs de garder le plus grand secret dans ce dossier. « Vous-êtes vous prévalu d’instructions du président de la République ? », interroge le président du tribunal Dominique Pauthe.

« J’ai inscrit ma démarche dans le cadre des directives générales du président concernant la moralisation de la vie économique internationale, exigences qui s’accompagnent, dans ce type de dossiers, d’une consigne de prudence et de confidentialité », répond l’ancien premier ministre.

Un peu plus tard, le président du tribunal revient à la charge. Villepin persiste et signe : « Je ne voudrais pas que votre tribunal croie que je cherche à couvrir le président. Mais je n’ai jamais eu d’instructions de Jacques Chirac dans ce dossier. Ni jamais transmis d’instructions présidentielles. »

Dominique de Villepin s’est ensuite efforcé d’expliquer que la relation qu’il entretenait comme ministre des affaires étrangères avec le général Rondot était « tout à fait naturelle ». Et que le fait qu’il soit intervenu dans ce dossier l’était tout autant, eu égard à la dimension internationale de l’affaire. Mais il a assuré qu’il n’avait jamais don
né à Philippe Rondot une mission consistant à vérifier l’ensemble des noms présents sur ces listings, dont ceux des personnalités politiques.

Dominique de Villepin s’est également employé à mettre au jour la responsabilité du ministère de la défense dans cette affaire, dirigé à l’époque par Michèle Alliot-Marie. Selon lui, l’arrestation d’Imad Lahoud le 25 mars 2004 pour une affaire d’escroquerie aurait dû l’alerter, et l’inciter à cesser tout contact avec cette « source », aussi peu fiable. « Tout aurait pu s’arrêter le 25 mars, dit-il. Tout aurait dû s’arrêter le 25 mars. Or tout s’accélère. »

Tout au long de l’audience, Dominique de Villepin a nié avoir entretenu un lien continu avec Jean-Louis Gergorin, courant 2004. « Confirmez-vous ces rendez-vous secrets ? » demande le président à Gergorin.

« Je les confirme, monsieur le Président. Le 9 janvier, Villepin me dit que le président de la République souhaite une enquête et le secret absolu sur cette affaire. En mars, il évoque à voix haute l’idée de saisir un juge de cette affaire. Il était sceptique sur le fait que les services de renseignement puissent travailler dans une affaire aussi politique et sensible. En avril, il m’a dit, d’une voix solennelle : il n’y a qu’une solution, il faut informer un juge. Il me voit choqué. Il dit alors : c’est une instruction du président de la République. »

Plus tard, Jean Louis Gergorin ajoute : « Je comprends sa position. Elle est liée à sa loyauté envers le président de la République de l’époque. Mais je maintiens mes dires. »

Dominique de Villepin dément ces rencontres: aucun huissier du ministère de l’Intérieur n’a vu Jean-Louis Gergorin entrer dans le bureau de Dominique de Villepin.

Mercredi 15 heures 31 – 20 Minutes: « Attendre les vérifications »

« Qu’est-ce que doit faire un ministre dans une situation de ce type? J’ai travaillé en concertation avec la présidence de la République, en liaison avec le directeur du cabinet du garde des Sceaux. La réponse a été d’attendre les vérifications », déclare Dominique de Villepin.

Mercredi 15 heures 21 – AP: Dominique de Villepin nie avoir ourdi un complot contre Nicoloas Sarkozy

Dominique de Villepin a nié mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris avoir été au courant de la transmission à la justice en avril 2004 des fichiers Clearstream, préalablement falsifiés, et avoir été à l’origine d’un quelconque complot visant Nicolas Sarkozy, alors son plus grand rival en politique.

« Avez-vous été au courant de la dénonciation? » lui a demandé le président Dominique Pauthe. « Non », a rétorqué l’ancien Premier ministre, réaffirmant aussi qu’il n’y avait « jamais eu d’instruction présidentielle émanant de Jacques Chirac dans ce dossier ».

Dominique de Villepin a redit avoir appris l’existence de ces listings, qui attribuaient des comptes occultes à l’étranger à de nombreuses personnalités, lors de la parution d’un article du « Point » début juillet 2004.

Au cours du mois, il aurait demandé à M. Chirac de pouvoir informer Nicolas Sarkozy de sa mise en cause et le président lui aurait expliqué que le ministre de la Justice Dominique Perben allait s’en charger.

Très calme, très précis, alimenté en papiers et notes par ses avocats, Dominique de Villepin explique depuis le début de l’après-midi comment il a été mêlé à cette affaire par l’ex-vice-président d’EADS Jean-Louis Gergorin, qui l’aurait informé début 2004 de l’existence d’une menace internationale visant également la France. M. de Villepin a toujours affirmé n’avoir jamais eu entre les mains les listings Clearstream et avoir tout ignoré de leur falsification.

Mercredi 14 heures 52 – AFP: Pas « d’instruction présidentielle »

Dominique de Villepin a affirmé mercredi au tribunal correctionnel de Paris qu’il n’avait « jamais » reçu ni donné d’ »instruction présidentielle » de la part de Jacques Chirac dans le dossier Clearstream, estimant que l’affaire aurait « dû s’arrêter » dès mars 2004.

« Il n’y a jamais eu d’instruction présidentielle dans le dossier Clearstream et je n’ai jamais transmis d’instruction de Jacques Chirac », a déclaré l’ancien Premier ministre, tout en assurant ne pas « chercher à couvrir » l’ancien président.

L’ancien vice-président d’EADS, Jean-Louis Gergorin, affirme lui que M. de Villepin s’était recommandé d’instructions de Jacques Chirac. Il dit également que c’est Dominique de Villepin qui lui a demandé de transmettre à la justice les faux listings Clearstream.

Disant tout ignorer de la manipulation des listings, l’ancien ministre des Affaires étrangères avait estimé quelques minutes plus tôt que « tout aurait dû s’arrêter le 25 mars 2004″ avec l’arrestation dans un autre dossier d’Imad Lahoud, source principale des listings Clearstream, ce qui mettait à mal sa crédibilité.

« Tout aurait pu s’arrêter, tout aurait dû s’arrêter le 25 mars, or tout s’accélère », a-t-il regretté.

Alors que le mathématicien Lahoud était en garde à vue dans le cadre d’une affaire d’escroquerie, un policier avait découvert dans ses vêtements un faux sauf-conduit, faisant état d’une mission au sein du ministère de la Défense.

« Le 25 mars, une source a explosé », a dit M. de Villepin. « C’est la quatrième fois que cette source posait problème ». Dans une telle situation, « la règle est absolue, il faut couper court avec la source », or « personne ne s’est interrogé sur ce qu’il fallait faire avec Imad Lahoud ».

Selon Dominique de Villepin, c’est le général Philippe Rondot, conseiller du ministère de la Défense, qui « traitait » la source Imad Lahoud, qui voulait conserver sa source coûte que coûte, pensant qu’elle pourrait le mener à Oussama Ben Laden.

Mercredi 14 heures 18 – AFP: Le nom de Nicolas Sarkozy n’a été évoqué « à aucun moment » lors de la réunion du 9 janvier 2004

Dominique de Villepin a affirmé mercredi au tribunal qu’une éventuelle implication de Nicolas Sarkozy dans l’affaire Clearstream n’avait été évoquée « à aucun moment » à l’occasion d’une réunion le 9 janvier 2004 avec le général Rondot et Jean-Louis Gergorin, même si son nom avait pu être cité.

« A aucun moment le nom de Nicolas Sarkozy ou de ses patronymes n’a été évoqué au cours de cette réunion en liaison avec cette affaire de réseaux occultes », a affirmé l’ancien Premier ministre, jugé pour complicité de dénonciation calomnieuse.

Le 9 janvier 2004, le vice-président d’EADS Jean-Louis Gergorin et le général Philippe Rondot rencontrent celui qui est alors ministre des Affaires étrangères pour l’informer d’un système de comptes occultes par le biais de la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream.

Le général Rondot, chargé d’une mission par la ministre de la Défense sur des listings de Clearstream, « a présenté toute l’importance que présentait ce système et à quel point ce système était inquiétant. J’ai encouragé le général Rondot à poursuivre, je n’ai pas ajouté d’exigence », expliqué posément M. de Villepin.

Dans ses notes prises après cette réunion, note le président, le général a pourtant noté: « fixation: Nicolas Sarkozy ».

« Ces notes ne me paraissent pas conformes à ce qui s’est dit ce jour-là. Ces notes ne sont pas un compte rendu de la rencontre que nous avons eue ce jour-là. Ce sont des notes de travail, évolutives », rétorque l’ancien Premier ministre.

Si le nom de Nicolas Sarkozy a été prononcé au cours de cette enquête, c’est « dans sa qualité de ministre de l’Intérieur », sur le fait de savoir s’il fallait ou non l’informer de la menace potentielle que faisait peser ce système occulte, selon Dominique de Villepin.

Ensuite, a dit l’ancien Premier min
istre, il n’a entendu reparler de cette affaire qu’en juillet 2004, donc après la remise des faux listings au juge Renaud Van Ruymbeke en avril et juin, ce qui avait provoqué une enquête judiciaire menaçante pour Nicolas Sarkozy.

Jean-Louis Gergorin l’a contredit en affirmant à l’instruction avoir fait cette démarche sur demande de Dominique de Villepin.

Les deux hommes devaient être confrontés dans la journée et l’avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog, devait poser des questions dans la soirée.

Mercredi 13 heures 43 – AFP: Dominique de Villepin « heureux »

L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a déclaré mercredi vouloir contribuer « à l’émergence de la vérité » face aux « mensonges et manipulations » de l’affaire Clearstream, avant son audition devant le tribunal.

« Je suis heureux de pouvoir aujourd’hui apporter ma contribution à l’émergence de la vérité dans une affaire où les mensonges et les manipulations ont obscurci cette vérité », a-t-il dit devant les journalistes, dans la salle des pas perdus, ses propos pouvant être entendus depuis la salle d’audience grâce à des hauts-parleurs.

« Je suis certain que la sérénité des débats de cet après-midi permettra à la justice de faire son travail dans les meilleures conditions. Je vous remercie », a ajouté l’ancien Premier ministre, vêtu d’un costume sombre et d’une chemise blanche, avant de pénétrer dans la salle d’audience.

Le procès Clearstream franchissait ce mercredi une étape décisive avec l’audition de M. de Villepin, soupçonné d’avoir participé à une sombre machination visant à déstabiliser Nicolas Sarkozy avant l’élection présidentielle de 2007.

Mercredi 12 heures 11 – Les Indiscrets: La vraie motivation de Nicolas Sarkozy

Un ministre appartenant au premier cercle sarkozyste a livré sa vision du procès Clearstream à l’hebdomadaire satirique le Canard enchaîné.

Selon lui, l’acharnement du président de la République à l’encontre de Dominique de Villepin est fait de façon à éliminer définitivement ce dernier de la course à la présidentielle en 2012.

« Si Villepin est en mesure de se présenter en 2012, il pourrait recueillir 4.5 ou 6% des voix et ça planterait Sarko » explique la source. Celle-ci précise que le chef de l’Etat considère qu’il doit réaliser « au moins 32 à 33% au premier tour pour gagner au second ».

4,5% à 6%, c’est probablement la fourchette basse de ce qui ressortirait aujourd’hui d’un sondage… Alors d’ici 2012… !!

Mercredi 11 heures 30 – Europe 1: Le grand oral de Dominique de Villepin

Le tribunal correctionnel de Paris se penche mercredi sur l’implication éventuelle de l’ancien premier ministre.

Avez-vous demandé une enquête sur Nicolas Sarkozy ?, Avez-vous enquêtez sur instruction de Jacques Chirac ? Ou encore, avez-vous demandé à Jean-Louis Gergorin de saisir un juge ? Ce sont à ces questions très précises auxquelles devra répondre mercredi à Dominique de Villepin, dans le cadre du procès Clearstream.

Des questions très attendues qui viennent après plusieurs jours d’un procès qui n’a pas permis d’y voir clair. Après deux semaines d’audience, la lumière n’a pas été faite sur la sincérité de Jean-Louis Gergorin. On ne sait toujours pas si Lahoud a agi seul, si le général Rondon est crédible ni le rôle des services secrets, notamment les RG.

Face à ces accusateurs l’ancien premier ministre devrait prendre de la hauteur, se placer au dessus de la mêler, et dire qu’il n’a fait que son devoir. Selon lui cette histoire « a été privatisée sur un seul homme, une seul partie civile », Nicolas Sarkozy.

Mercredi 9 heures 27 – Le Télégramme: Un procès ravageur pour la droite

En dépit d’une instruction qui ne lui était guère favorable et qu’il estime avoir été conduite à charge, à commencer par les médias à l’époque où il était Premier ministre, Dominique de Villepin entame la deuxième semaine du procès Clearstream dans un contexte qui ne lui est pas entièrement défavorable.

Il le doit au revirement du procureur Jean-Claude Marin qui fait peser un soupçon sur son indépendance à l’égard de l’exécutif. Mais surtout au lapsus malencontreux de Nicolas Sarkozy en direct de New York qualifiant de «coupables» des hommes qui n’avaient pas encore été jugés et choquant du même coup l’opinion. Les propos du Président lors de son voyage au Brésil avaient déjà accrédité l’idée d’une haine tenace, sans pour autant convaincre sur la disparition des officines qui auraient, comme par miracle, disparu avec la fin de l’ère Bertrand, l’ancien patron des RG.

L’idée d’un acharnement à l’égard de Villepin et d’une incapacité du Président à tourner la page du passé, comme naguère les chiraquiens avec les balladuriens, s’est ainsi insinuée dans les esprits. Quelle est la part de rancoeur et de calcul chez Nicolas Sarkozy? Très tôt l’ancien ministre de l’Intérieur fut informé des tenants et aboutissants de cette affaire. Le candidat y vit sans doute l’occasion de se débarrasser enfin d’un rival encombrant. Sans pour autant oublier ce qu’il n’a jamais pardonné, le fait que sa vie privée aurait été utilisée pour le faire chuter.

Hautement médiatisé et désormais politisé, ce qui n’est jamais bon pour la sérénité de la Justice comme l’a fait justement remarquer Christine Lagarde, ce procès ressuscite de vieilles querelles et pourrait être ravageur pour la droite. Néanmoins, Dominique de Villepin ne doit pas oublier qu’il sera jugé au fond et doit se garder des effets de manche dont il est

Mercredi 4 heures – Le Progères: L’heure du quitte ou double pour Dominique de Villepin

Le procès Cleastream est-il la chance de Dominique de Villepin ? La mise en scène de sa rivalité avec le Président de la République peut-elle relancer la carrière d’un homme annoncé politiquement mort ?

La question mérite d’être posée alors que l’ancien Premier ministre répondra aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Paris de complicité de dénonciation calomnieuse. Villepin sur le banc des prévenus ? C’est vrai qu’on aurait presque tendance à l’oublier tant il a endossé le costume de victime. Il a paradoxalement été servi par le lapsus, volontaire ou non, de Nicolas Sarkozy qui depuis New-York, a parlé de « coupable » en l’évoquant sans le citer.

Trop heureux, Villepin a sauté sur l’occasion. Non seulement il a envoyé un huissier à l’Elysée lundi pour notifier à Nicolas Sarkozy, une poursuite pour non-respect de la présomption d’innocence, (ce qui ne manque pas de panache quand on est prévenu), mais il a posté une vidéo sur le net où il accuse le Chef de l’Etat de peser sur le procès. « Il y a des témoins qui disent un peu plus, d’autres un peu moins, et d’autres qui ne parlent pas du tout », dit-il en substance dans un message vu par plus de 80 000 internautes. Et ça marche ! Plus de 60% des Français sont désormais convaincus que l’impartialité n’est pas respectée dans ce dossier. Une première victoire pour Dominique de Villepin qui veut impérativement gagner la bataille de l’opinion. Il se présente en « homme seul « voulant aller » jusqu’au bout de la vérité, pas en se servant des armes du pouvoir mais en se parant de la vérité des faits ».

De tels propos font mouche dans une société où les erreurs de la justice terrorisent le Français moyen, convaincu d’une justice à deux vitesses. Et Dominique de Villepin le sait. Son site communautaire villepincom.net a été lancé il y a quelques jours et recense déjà 1 500 membres qui ne parlent que de son innocence… et de sa candidature en 2012 ! Sur le site cousin de clubvillepin.fr, les internautes échangent les thèmes de société, comme
dans n’importe quel club politique.

L’ancien Premier ministre affiche donc ses ambitions, autant que sa sérénité. Sur Internet, il redit qu’il sortira du tribunal « libre et blanchi au nom du peuple français ». Républicain jusqu’au bout du brushing, il clame « qu’il faut croire en la justice ».

Nietzsche disait que ce qui ne tuait pas rendait plus fort. Villepin a pour exemple Chirac que l’on a cru souvent fini, et qui a accédé à l’Elysée. Si Villepin se sort du bourbier Clearstream, il sera incontournable.

Mercredi 2 heures 34 – Les Echos: L’homme du jour, c’est Me Olivier Metzner

Son goût pour les gros havanes pourrait suffire à justifier son statut de maître du barreau. Mais d’autres vices occupent aussi l’avocat pénaliste dans ses luxueux bureaux du 7arrondissement : ceux de la forme et de la procédure.

Son talent pour mettre à profit les chicanes du droit afin de faire rendre gorge à la partie adverse vaut au défenseur de Dominique de Villepin dans le procès Clearstream d’être admiré autant que craint de ses confrères. Sa maîtrise de l’informatique place ce méthodique, qui ne se sépare pas de son ordinateur en position favorable pour démêler l’affaire des listings. Le timide qui préfère les argumentations terre à terre aux grandesenvolées a eu moult clients célèbres.

On recense parmi eux des dirigeants en disgrâce comme Loïk Le Floch-Prigent ou Jean-Marie Messier, mais aussi des artistes un peu trop créatifs tels Bertrand Cantat et Florent Pagny.

Le fils d’agriculteurs de l’Orne, où ses ancêtres s’étaient établis après avoir fui les Prussiens, réside sur les quais de Seine au-dessus de chez les Chirac, dans un appartement décoré d’oeuvres modernes. Ce protestant a toutefois gardé de sa Normandie l’habitude d’avaler un ou deux verres de lait avant d’aller se coucher.

Une coutume qui pourrait s’avérer bienfaisante pour digérer les propos acides qui s’échangent ces jours-ci au tribunal de Paris

Mardi 8 heures 15 – AFP: Mercredi, audition de Dominique de Villepin

Dominique de Villepin, qui sera interrogé mercredi au procès Clearstream, se serait « délibérément engagé dans un processus frauduleux » aux yeux des juges qui l’ont renvoyé en correctionnelle, l’ancien Premier ministre assurant avoir agi de bonne foi, sans savoir que les listings au coeur du dossier étaient faux.

Après avoir dénoncé au premier jour du procès, entouré de sa famille, « l’acharnement » de Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin, le seul des cinq prévenus à entrer dans la salle d’audience par une porte dérobée, est pour l’instant resté très discret au cours des débats.

Toujours élégant, souriant et cordial avec la presse, l’ancien Premier ministre est assis à l’extrême gauche du banc des prévenus, près du faussaire présumé Imad Lahoud.

Attentif aux débats, il ne cesse de prendre des notes et ne relève que rarement la tête. L’homme, peu visible des journalistes situés à une dizaine de mètres derrière lui, semble pourtant détendu et n’hésite pas à plaisanter avec les dessinateurs de presse postés à sa gauche.

Mais pour lui, le grand jour approche: il sera soumis mercredi au feu roulant des questions du président Dominique Pauthe, du procureur et des avocats des parties civiles.

M. de Villepin, renvoyé en correctionnelle pour complicité de dénonciation calomnieuse et d’usage de faux, ainsi que pour recel de vol et d’abus de confiance, « s’est délibérément engagé, aux côtés d’Imad Lahoud et Jean-Louis Gergorin, dans un processus frauduleux », ont estimé les juges d’instruction Jean-Marie D’Huy et Henri Pons dans leur ordonnance de renvoi.

Selon eux, ce serait « dans un contexte de rivalité politique avec Nicolas Sarkozy » que l’ancien Premier ministre aurait « donné pour instruction » à M. Gergorin de transmettre à la justice les fichiers dont il connaissait « l’origine frauduleuse et la fausseté », le tout « en manifestant à plusieurs reprises son souci de ne pas apparaître ».

Dominique de Villepin dément avoir donné instruction à M. Gergorin de saisir le juge Renaud van Ruymbeke, qualifiant cette accusation d’ »absurde ». Une telle démarche était facilement « traçable » et ne pouvait rester secrète, selon lui.

Les juges ont notamment appuyé leur thèse sur les auditions de M. Gergorin, un ancien proche de M. de Villepin: l’ancien vice-président d’EADS affirme l’avoir rencontré à plusieurs reprises entre avril et juillet 2004 et reçu pour consigne de communiquer les listings à la justice.

Contestant les rendez-vous que M. Gergorin affirme avoir eus avec lui, M. de Villepin assure de son côté ne pas l’avoir rencontré pour cette affaire depuis le 9 janvier 2004 et n’avoir pas accepté, « en dépit de son insistance, de document de sa main bien qu’il déclare » lui avoir remis un CD-Rom.

Les carnets du général Philippe Rondot, saisis au cours de l’enquête, ont également fourni de la matière aux enquêteurs en faisant par exemple état, dans un compte-rendu de la réunion du 9 janvier 2004 dans le bureau de M. de Villepin à laquelle participait M. Gergorin, d’une « fixation » sur M. Sarkozy.

Le parquet de Paris avait dans un premier temps considéré que les indices pouvant lier M. de Villepin à cette manipulation étaient insuffisants pour le renvoyer devant un tribunal.

Il a finalement jugé que l’on pouvait reprocher à M. de Villepin de ne pas avoir empêché la poursuite des envois des fichiers à la justice, alors qu’il en connaissait le « caractère mensonger » depuis juillet 2004. Cela en fait aux yeux du parquet un complice « par abstention » de cette dénonciation calomnieuse présumée.

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