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Dominique de Villepin poursuit sa campagne de terrain dans l'Aisne

L’ancien premier ministre de Jacques Chirac, candidat à la présidentielle, était mardi dans l’Aisne pour parler agriculture, à côté de son plan de sortie de crise.

Interviews au Courrier Picard et à L’Aisne Nouvelle, photos et récit de la journée…

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La vidéo de France 3 Picardie

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Quelques photos

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Présidentielle: Villepin fait campagne en solitaire avec les moyens du bord

Un café au comptoir d’une brasserie, et il traverse presque seul et incognito la gare du Nord au petit matin: jadis habitué aux conforts des voyages officiels, Dominique de Villepin mène une campagne en solitaire, avec les moyens du bord.

« Faire des déplacements entouré de caméras, sans voir rien ni personne, je ne vois pas l’intérêt », lance l’ex-Premier ministre en prenant place dans le wagon vide et sombre d’un vieux TER, qui partira ce mardi avec une heure de retard vers l’Aisne.

Entouré d’une poignée de collaborateurs – garde du corps, jeune « conseiller spécial », attachée de presse -, qui voyagent avec lui en seconde classe, il fait mine de snober les grosses machines présidentielles: « Vive les voyages impromptus de Nicolas Sarkozy, où l’on repeint tout avant son passage! »

Dans l’indifférence des quelques autres passagers, trois ou quatre photographes s’activent autour du fondateur de République solidaire. Alors que le train traverse les plaines picardes, Villepin se livre à son activité de prédilection: tirer à vue sur le président, déplorer le « manque d’audace » de François Hollande et, fait nouveau, se démarquer de François Bayrou. « Il voit les problèmes mais pas les solutions. Le centre, c’est souvent la politique du plus petit dénominateur commun », lance l’adversaire des partis, « ni de droite, ni de gauche, ni du centre ».

Le train marque un arrêt à Villers-Cotterêt. « C’est là qu’Alexandre Dumas regardait passer la berline de l’Empereur », dit l’historien de l’Empire.

Encore quelques kilomètres et la petite équipe débarque à Anizy-Pinon, puis Vauxaillon, 509 habitants entre Laon et Soissons, dont le maire sans étiquette n’a pas encore donné sa signature.

Les signatures, justement. Dans le hall de la mairie, autour d’un café et d’un plateau de viennoiseries, Dominique de Villepin balaie d’un revers de main le sujet: « Quand on aime, on ne compte pas ». Le budget de campagne? L’avocat à la tête d’un cabinet prospère confirme du bout des lèvres le recours à un emprunt bancaire.

En attendant, le héros de la BD « Quai d’Orsay » monte à bord d’un mini-bus, direction la ferme des Aubes Terres, encaissée dans le creux d’un petit vallon qui aurait inspiré Rimbaud. A l’heure du déjeuner, il écoute le maître des lieux, Guy Poletz, vanter les mérites d’une agriculture 100% bio. « En produisant moins, on gagne plus », lance l’agriculteur, à la tête d’une exploitation familiale de 30 vaches laitières.

L’air de rien, le visiteur d’un jour glisse une question sur le bilan du quinquennat en matière d’environnement. Réponse sans appel: « Le Grenelle était une vraie avancée. Le revirement de Nicolas Sarkozy est absolument dramatique ». Dominique de Villepin boit du petit lait.

Pendant la visite des chambres d’hôtes, le postulant à l’Elysée promet qu’ »entre le 6 mai et (sa) prise de fonction, (il) viendra (se) préparer ici! » Lors d’un bref point-presse en plein air, il défend l’importance des services publics, la TVA modulable, le Revenu citoyen, déplore l’absence d’un vrai bilan du quinquennat.

Comme un candidat ordinaire, Villepin mène sa visite au pas de charge, et lève le camp en début d’après-midi, après un dernier échange sur le perron de la gare avec quelques habitants, qui dénoncent les dangers sanitaires d’une décharge.

« Il n’y a pas de petits ou de grands problèmes », martèle le diplomate, qui fustige sur le chemin du retour l’absence de la France au Proche-Orient, et se défend des accusations portées contre lui dans les affaires Bourgi, Karachi, Relais et Châteaux… « Contrôle des billets s’il vous plaît ». La contrôleuse n’a pas reconnu ce passager pas comme les autres.

Source: Agence France Presse

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Interview au Courrier Picard

Que venez-vous faire dans l’Aisne aujourd’hui?

Je viens y saluer les efforts entrepris dans le domaine de l’agriculture durable . Je veux marquer mon souci de faire évoluer l’agriculture française vers une production de qualité et à impacts environnementaux limités, tout en retrouvant un meilleur équilibre des prix entre l’agriculteur, le distributeur et le consommateur.

Les derniers sondages vous créditent de 2%. Irez-vous au bout?

Oui, j’irai au bout. J’ai ouvert mon QG de campagne (ndlr: hier) de 450m². Des dizaines de bénévoles s’y affairent. Et il n’y a pas à rougir. Le point de départ de la campagne c’est aujourd’hui. Les choses vont rapidement changer, car nos compatriotes voient bien l’échec de la politique menée ces cinq dernières années.

Vous évoquez là un échec de Nicolas Sarkozy, donc.

J’avais tiré la sonnette d’alarme sur l’hyperprésidence et l’absence de définition des priorités. À partir de là, faut-il persévérer dans l’erreur ou revenir en arrière avec le PS? Je veux parier sur une prise de conscience des Français. Je propose un rassemblement sortant des clivages habituels. Cette élection est à part. Elle ne doit pas rester dans les mains des partis.

Vous estimez-vous être un «petit» candidat?

J’ai à faire valoir une expérience qui s’appuie sur un bilan. Entre 2005 et2007, j’ai agi sur l’emploi (600000 demandeurs en moins) et la réduction des déficits (50milliards d’euros). À mon départ de Matignon, nous étions devant l’Allemagne sur la dette et le niveau du chômage, à croissance identique. Depuis, nous avons régressé.

Thierry Mariani, ministre des Transports, vous qualifie d’arrogant et d’immodeste.

Quand on a échoué, on a échoué. Quand on a marqué des points, on a marqué des points. Ce fut la seule période depuis1974 où l’on a réussi un ajustement structurel.

Pour sortir de la crise, vous promettez du sang et des larmes, avec notamment un retour à 37heures de travail. Crédible?

Il faut que les Français arrêtent de faire des efforts sans résultats. Je propose de repasser aux 37heures le temps de revenir à l’équilibre des finances publiques (en2017). Il faudra de la rigueur pour baisser la dépense et être capable de relancer la croissance. Ma priorité portera sur la formation, l’apprentissage ainsi que sur les PME pour qu’elles puissent renforcer leurs fonds propres et bénéficier d’exonérations de charges ciblées.

Où en êtes-vous de votre chasse aux signatures de maires?

Les choses avancent bien. Je ne suis pas inquiet.

Si votre score ne devait pas décoller, au soir du premier tour, vers qui vous reporteriez-vous?

Je suis un homme de combat. Je n’imagine pas des hypothèses qui ne me paraissent pas fondées.

Source: Le Courrier Picard (Propos recueillis par GAËL RIVALLAIN)

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Interview a L’Aisne Nouvelle

Certains prétendent que votre candidature est uniquement motivée par rancune contre Nicolas Sarkozy. Mythe ou réalité ?

Mythe absolu. C’est une démarche politique d’autant plus claire qu’elle s’appuie sur le bilan de l’action qui a été menée par Nicolas Sarkozy et son gouvernement. Ce bilan n’est pas à la hauteur des promesses, il est sanctionné. C’est une autre politique qu’il faut mener dans un esprit de rassemblement en étant à la mesure des enjeux. Il faut baisser la dépense publique et relancer les investissements.

La perte du triple A était-elle inévitable et augure-t-elle un nouveau plan de rigueur ?

Elle est inscrite dans une politique qui n’a pas été capable de défendre nos intérêts. Un nouveau plan de rigueur est nécessaire. Contrairement aux premiers, il faut qu’il soit à la hauteur des enjeux. Il faut que nous soyons capables de prendre les bonnes décisions. Etre forts et déterminés sur la réduction de la dépense publique et en même temps, appliquer un effort partagé, un tiers pour les Français les plus aisés, un tiers pour les banques et les grandes entreprises et un tiers pour l’ensemble de la nation. C’est une juste répartition des efforts.

La montée de Marine Le Pen dans les sondages, la multiplicité des candidats à droite, ne vous font-elles pas craindre un 21 avril à l’envers ?

Non. La différence entre aujourd’hui et 2002 c’est que le 21 avril a eu lieu. Les Français sont avertis du risque de l’extrême droite au second tour. Je n’ose pas imaginer les Français mettre au pouvoir un parti qui n’a pas les capacités pour exercer. Cela serait gravement dommageable pour notre pays.

Il se murmure qu’un sondage vous donnant à 8 % aurait été interdit de publication. Qu’en est-il ?

Des sondages sensiblement plus favorables à ceux qui ont été publiés m’ont été communiqués, ce n’est pas à moi de faire la part entre ces différents sondages. J’attends avec beaucoup de confiance l’évolution de la réflexion des Français durant cette campagne. Mon choix est de faire une campagne audacieuse et courageuse. Aujourd’hui aucun candidat de droite, de gauche, ou du centre ne peut détenir seul la solution. Il faut être capable de rassembler le plus largement possible pour sortir de la situation dans laquelle nous sommes.

Après Cleastream, en pleine campagne présidentielle votre nom est cité dans les affaires Karachi, Relais et Château. Comment réagissez-vous ?

Les informations récentes ont montré que je n’étais en rien concerné par ces affaires.

Quelle est votre position sur l’instauration d’une TVA sociale et d’une taxe Tobin ?

Je suis favorable à ces deux projets, mais plusieurs conditions sont nécessaires pour qu’ils soient efficaces. Pour la taxe sociale il faut que l’exigence de justice sociale soit satisfaite, pour cela elle doit se situer dans le cadre d’une grande réforme fiscale. Il faut que cette TVA sociale soit appliquée non pas dans une récession mais au bon moment, au retour à la croissance. Pour la taxe sur les transactions financières, elle ne peut être efficace que si elle est mise en application par l’ensemble des états européens.

Eva Joly propose la création de deux jours fériés supplémentaires, un pour la fête juive du Kippour, l’autre pour l’Aïd-el-kébir des musulmans. Y êtes-vous favorable ?

Pas du tout. Il faut éviter de transformer la politique en jeu d’intérêt communautaire ou catégoriel. Nous sommes un état laïc, il faut être fidèle à la tradition qui est la nôtre. Il faut trouver un juste équilibre entre le respect de cette laïcité et des mesures ponctuelles qui doivent viser à ce que chacun puisse voir sa confession ou sa religion respectée.

Hervé Morin a proposé hier de passer la durée hebdomadaire de travail à 37 heures Qu’en pensez-vous ?

Je suis favorable à cette augmentation à 37 heures, mais à titre exceptionnel dans la période d’efforts qu’il nous faut faire. Nous avons 5 années qui doivent nous permettre de revenir à l’équilibre, qu’un effort soit fait pendant cette période me paraît normal.

La peur de perdre son emploi est la première préoccupation des Français. Quel discours leur tenez-vous ?

L’emploi est le cœur de la politique qui doit être menée, c’est ce que j’ai fait avec succès entre 2005 et 2007, nous avons réussi à avoir 600 000 demandeurs d’emploi en moins. Il faut agir sur l’ensemble des leviers : les contrats aidés, le développement du chômage partiel pour répondre à des besoins spécifiques… Nous avons un travail de long terme pour réindustrialiser la France, favoriser sur notre territoire la relocalisation de main-d’œuvre et de nouvelles entreprises en baissant le coût du travail. Le fer de lance de la bataille de l’emploi doit être les petites et moyennes entreprises pour passer le cap de l’urgence.

Chef du gouvernement vous aviez comme ministre Xavier Bertrand, maire de Saint-Quentin. Quels souvenirs ?

Xavier Bertrand a été un ministre actif, d’autant plus actif que l’équipe était dynamique dirigée par un chef de gouvernement qui avait le souci en permanence de rendre compte aux Français et d’agir. Il faut retrouver un président qui préside et non pas qui agi à la place du premier ministre. Il faut que le chef du gouvernement joue son rôle à part entière, il doit véritablement gouverner. C’est cet équilibre qui doit nous permettre d’avancer.

Source: L’Aisne Nouvelle (Propos recueillis par Erick Leskiw)

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Villepin saute dans le train de la campagne

L’ancien Premier ministre fait des déplacements à l’économie, au contact de «ceux qui en prennent plein la gueule»…

Sur le quai 21, tout au bout de la gare du Nord, le TER pour Laon a une demi-heure de retard. Coincé sur sa banquette bleue et grise en seconde classe, au milieu des usagers quotidiens indifférents, Dominique de Villepin prend son mal en patience. Ce mardi, il se rend à Anizy-Pinon dans l’Aisne alors qu’au même moment, Nicolas Sarkozy présente ses vœux au monde rural dans l’Ariège. Il ne s’agit que du deuxième déplacement de campagne en province de l’ancien Premier ministre. Des voyages rares en raison d’un budget serré: entre 2 et 3 millions d’euros. «Ça ne sert à rien de courir comme un raton laveur pour être trois fois au 20h, temporise-t-il . Au lieu de me précipiter là où tout le monde va, je préfère aller là où ça marche.» En l’occurrence, une ferme biologique au cœur d’un département gangréné par le vote FN.

A la rencontre de ceux «qui en prennent plein la gueule»

«Il y a les Français mondialisés et les autres, qui en prennent plein la gueule», décrypte-t-il alors que le train s’immobilise une nouvelle fois au milieu des champs gelés. «Et je sais de quoi je parle», sourit l’ancien diplomate polyglotte qui n’ignore pas qu’il appartient à la première catégorie. D’où le besoin d’aller à la rencontre de la seconde. «C’est intéressant d’écouter le maire parler de services publics et de décharge», insiste Dominique de Villepin. «Il n’y a pas de petits et de grands problèmes, il faut s’intéresser aux deux», martèle celui qui reconnaît que «la fonction présidentielle prédispose aux grands problèmes».

Toucher du doigt la réalité des choses

Le souci immédiat pour le candidat, c’est le réseau mobile qui ne passe pas, et les «toilettes des trois wagons» qui ne marchent pas. «C’est enrichissant de toucher du doigt la réalité des choses», constate-t-il. Ne serait-il pas un peu frustré d’avoir désormais une heure et demie de retard dans ce TER alors qu’il y a quelques années, il parcourait le monde en jet? «Non, c’est la vie, répond-il, tout sourire. Dans ma démarche, il faut beaucoup d’orgueil – car il faut penser que ça vaut la peine d’être essayé. Et beaucoup d’humilité.»

Source: Alexandre Sulzer, 20 Minutes

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Villepin monte dans le train de la campagne dans l’Aisne

Mardi, le candidat de Villepin est entré de plain pied dans la campagne présidentielle 2012 au cours d’une visite dans l’Aisne. Un déplacement en province dans une ferme biologique pour parler d’agriculture… mais pas seulement !

L’ex-premier ministre a réaffirmé son désir d’appliquer « les 37 heures » et a pointé du doigt le mauvais bilan de Nicolas Sarkozy, regrettant « un quinquennat pour rien ».

Source: L’Union

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Dominique de Villepin en visite chez un agriculteur biologique

Dominique de Villepin a effectué hier dans l’Aisne son deuxième déplacement en province dans le cadre de sa campagne présidentielle.

Le candidat du mouvement République solidaire a emprunté le TER Paris-Laon pour se rendre à la gare de Pinon.

Célèbre pour ses retards, cette ligne ferroviaire n’a pas failli à sa réputation. L’ancien premier ministre est arrivé avec une heure de retard avant de rallier Vauxaillon où il a visité une ferme d’agriculture biologique après un court passage à la mairie.

« J’ai décidé de privilégier ce qui dans notre pays marche », a expliqué l’ex-secrétaire général de l’Élysée pour justifier ce voyage dans la France profonde au contact « de ceux qui en prennent plein la gueule ».

Hasard du calendrier, Dominique de Villepin a visité « une ferme d’excellence » alors que Nicolas Sarkozy présentait ses vœux au monde rural dans l’Ariège.

Le fondateur de République solidaire avait entraîné dans son sillage un mini-bus de journalistes parisiens auprès desquels il s’est évertué à peaufiner une image d’homme de proximité, qui n’apparaît pas toujours de prime abord, malgré le sourire permanent affiché par ce prétendant à l’Élysée.

Source: L’Ardennais

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Villepin dans l’Aisne : un petit tour et puis s’en va

En campagne pour la présidentielle dans l’Aisne, Dominique de Villepin a été confronté à la galère quotidienne des Axonais.

A l’occasion de sa venue dans l’Aisne, mardi, dans le cadre de sa campagne pour la présidentielle, Dominique de Villepin a été confronté à la dure réalité du quotidien de beaucoup, les éternels retards de la SNCF et le réseau de la téléphonie portable défaillant.

Si le département, à un peu plus d’une heure de Paris, est une véritable opportunité pour les politiques parisiens à la recherche d’une image de la France rurale, mal en a pris au poète aux allures d’aristocrate d’effectuer son déplacement par la voie ferrée. Pour une arrivée prévue en gare d’Anizy- Pinon à 9 h 54, le TER Paris-Laon est arrivé avec plus d’une heure de retard !

Visite axonaise éclair donc et au pas de charge pour l’ancien premier ministre. Un coup de téléphone informait le premier magistrat de Vauxaillon, Jean-Pierre Brugnon, que son hôte ne s’arrêterait que trois minutes en la maison communale.

Savamment orchestrée pour la presse parisienne, représentée par une quinzaine de journalistes qui l’accompagnaient, le cortège rejoignait la ferme des Aubeterres, spécialisée dans l’agriculture biologique. Là, un déjeuner-débat rassemblant une petite poignée de personnes dont le propriétaire des lieux était organisé. Mais bien qu’il ne s’agisse que d’une simple discussion technique, la presse et même Didier Colpin, pourtant responsable départemental de République Solidaire, étaient tenus à l’écart ! Allez hop circulez y a rien à voir ni à entendre.

Visite tambour battant

Dominique de Villepin effectuait ensuite tambour battant la visite de l’exploitation : étable, salle de traite, pâture, poulailler et gîte, posant pour permettre aux photographes d’immortaliser cette visite dans la France rurale. Si le but de ce déplacement était là, mission accomplie.

Vers 13 h 30, avant de reprendre la direction de la gare pour un retour sur Paris en TER, le candidat à l’Élysée consacrait quelques minutes à la presse locale. Le gentleman-farmer abordait d’abord le thème de l’agriculture : « Il faut redécouvrir les chances que nous offrent l’agriculture traditionnelle et biologique. Cela implique de s’adapter, maîtriser le foncier, les nouvelles technologies et l’innovation, se rapprocher du consommateur au travers de circuits plus courts, encadrer les discussions avec le distributeur et mieux maîtriser les prix ».

L’État démantelé, bafoué

Puis évoquait la disparition des services publics en zone rurale : « Il faut sortir de cette logique de fermetures purement économiques. Tous les Français ont droit à un service public. Nous avons besoin de cette présence de l’État, or il a été démantelé, bafoué, et ceux qui le servaient relégués au second plan. Si on veut que les Français puissent se battre pour défendre leurs atouts, il faut plus d’ordre, plus de justice, plus de services au quotidien. Cela à un coût, mais c’est la condition de la survie économique de l’ensemble du territoire ».

Et de clore en évoquant la présidentielle : « En politique, il faut être exigeant et être dans une logique de résultats. Il faut se poser la question, qui a l’expérience, qui a fait des choses qui donnent du crédit à sa parole ? Tous les candidats peuvent multiplier les promesses. Moi, j’ai mené la bataille de l’emploi, 600 000 demandeurs d’emploi en moins, la bataille des déficits, 50 Mds € en moins, et la bataille du patriotisme économique avec les pôles de compétitivité. Malheureusement, ce quinquennat n’a pas tenu ses promesses. Je suis un démocrate, c’est aux Français de choisir les yeux ouverts, non pas en fonction de l’étiquette politique, mais celui qui sera le meilleur pour la France, qui n’est pas forcément le meilleur candidat. »

Si le candidat s’est montré diplomate dans ses propos, le maître de cérémonie du déplacement était pour sa part beaucoup plus virulent, n’hésitant pas à utiliser les termes de voyou et chef de bande à l’encontre de Nicolas Sarkozy.

En trois heures, dont une moitié de déjeuner-débat à huis clos, la messe était dite, le périple axonais de Dominique de Villepin bouclé.

Source: L’Aisne Nouvelle

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La drôle de campagne de Dominique de Villepin

« Cette campagne présidentielle commence mal, très mal. On dirait une législative, une municipale… » Bloqué dans un TER vieillot – avançant par intermittence – mardi 17 janvier, Dominique de Villepin commente l’actualité politique du moment… comme s’il n’en faisait déjà plus partie.

La veille, il a surpris son monde en se dérobant à l’inévitable étape de présentation de son équipe de campagne. Tous les autres candidats s’y sont pourtant collés. « Cela n’intéresse pas les Français », jette-t-il, péremptoire. Les médias, venus en nombre, s’en sont trouvés déboussolés ? Ridicule, persifle encore le fondateur de République solidaire. « Ils voient tout par le petit bout de la lorgnette. »

« De l’audace, bon sang ! »

Une chose est certaine : lui ne s’intéresse pas à ce qu’il appelle « la quincaillerie ». D’abord, parce qu’il n’en a pas les moyens. Il ne dira pas vraiment le contraire : peu de soutiens, peu de militants, peu d’argent. Mais là n’est pas le problème aux yeux de Villepin : c’est surtout trop politique, trop com. « Ça ne fait pas avancer le schmilblick », et puis… c’est trop incompatible avec sa vision de « la fonction ».

Les meetings, les déplacements en meute ? Même combat. Villepin s’emporte, moque ces candidats qui, de Gandrange à Petroplus, « se marquent à la culotte », qui ne se préoccupent « que de savoir où sera placée la caméra de TF1″ . « Ça donne l’impression du succès, ça dit l’argent ! » ironise-t-il. Et de résumer, comme un vieux gardien du temple : « Il y a maldonne dans la tête du microcosme sur la nature de l’élection présidentielle. » Le remède qu’il préconise pour son « vieux pays » ? « De l’audace, bon sang ! »

La campagne en solitaire

En attendant, il se rend dans une ferme biologique à Vauxaillon, dans l’Aisne. Ce n’est que son deuxième déplacement depuis le début de l’année. Avec lui : son attachée de presse, un conseiller discret et une petite poignée de journalistes curieux. Au moins, c’est « authentique », crâne-t-il. Tellement authentique que ce satané train s’arrête à nouveau. Ce ne sera pas perdu : sous cet angle, le soleil lui tape dans l’oeil, Villepin prend parfaitement la lumière. Les photographes présents sautent sur l’occasion pour mitrailler l’ancien Premier ministre, qui fait mine de ne pas les voir.

Villepin est trop affairé à dénoncer les affres de « l’hyperprésidence » telle qu’il la voit : avec son omniprésence médiatique, à force de « descendre dans l’arène », Sarkozy est comme « réduit à la cuisson ». Il agit comme un Premier ministre, claironnant des « mesures bouts de ficelle ». Villepin ne se lasse jamais de le répéter : « La fonction », telle que les institutions de la Ve République l’ont définie, demande au contraire de « faire la synthèse », « d’agir en surplomb ».

Du tempérament plutôt qu’un programme

Ces dizaines de mesures proposées par les différents candidats, soupesées par la presse ? De vulgaires « calculs politiques » qui créent des présidents « aux mains liées ». Aucun ne pourra les tenir, pense-t-il. Mais alors sur quels critères les Français sont-ils censés choisir leur président ? Il s’exclame : « La perception du tempérament, le caractère ! » Et d’ajouter : « C’est un choix fou…  » Certes.

L’ancien Premier ministre, à qui l’on reproche de ne s’être jamais frotté au suffrage universel, jure que la campagne présidentielle n’a rien de particulièrement difficile. Évidemment, « il faut de l’orgueil et beaucoup d’humilité ». Il faut « payer de sa personne ». Mais « difficile » n’est pas le terme, assure-t-il. Il récuse l’idée communément admise que les candidats à la présidentielle soient habités par une flamme, une détermination exceptionnelle, incompréhensible pour le commun des mortels. « Cette idée-là est une construction médiatique, s’insurge Villepin. Elle ne naît que dans le regard des autres. C’est comme si je disais qu’on ne peut pas être un grand poète sans être un poète maudit ! »

Candidat jusqu’à quand ?

Alors, si on lui pose une question sur son budget de campagne, sur le détail d’une mesure ou son programme de déplacements, Villepin, cohérent, ne répond pas ou botte en touche. C’est à peine s’il fait semblant de s’en préoccuper. Sur les parrainages, que ses équipes trouvent très difficilement, il lâche : « Si, fin février, cela devient vraiment très compliqué, je songerai à une nouvelle stratégie. » Il lui restera… quinze jours !

Difficile de sonder les motivations profondes de ce candidat de dernière minute, presque candidat par hasard. Pourquoi concourir à une élection qu’il juge « dévoyée », se confronter à des journalistes « intoxiqués », « conditionnés » ? « Je crois à la force du combat politique. On est caricaturé, moqué, mais il en reste quelque chose », affirme-t-il avec flamme. Mais y croit-il au point de risquer de rester dans l’histoire avec 3 % d’intentions de vote ?

Source: Pauline de Saint-Rémy (Le Point)

17 Commentaires

  1. charles

    Chez 2villepin, c’est ici. De Villepin 2012.
    Ah mais, quels atouts !.. il possède dans sa poche. Ah mais, quelle chance !.. il a.
    Je me répète -je sais- C’est pour une Bonne Cause. La France et son « Serviteur.. de feu ».
    ************* DDV est aujourd’hui à Vauxaillon-dans-l’Aisne ********************************

    Madame Girardin : « je vous écris une lettre, que vous lirez.. » et sans.. le « peut-être ».
    - IL NE FAUT PAS OUBLIER, jamais, jamais le Discours sur la Place de la Cité où l’on va.
    Jamais. Ce doit être le terme du Séjour, de la Visite, toujours : Le Discours Officiel.
    Cela prend 3/4 heure environ. Cela doit être le Bouquet final, la conclusion, l’au revoir, à chaque départ, pour se revoir ensuite, à l’ Arrivée.
    (il faut obliger les Journaux, les Radios et les Télés à rendre compte aux Français (aises). Il faut les forcer à rendre compte de l’évènement. Pour l’Evènement par lui-même, DDV n’a pas de « conseils » à recevoir.)
    - Et ainsi… La Grande Audience viendra. Et cela obligera les Télés (de France) à rendre compte des Visites (en France) effectuées par un Premier Ministre qui est candidat à la Présidence de la République Française.
    ( Veuillez.. Madame.. tout ça.. etc.. avec mes salutations sincères à vous.. Diplômée de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris )

    Ensemble, nous en sommes actuellement pas à 2%, mais à 3%.
    Ah mais, quels atouts !.. il possède dans sa poche. Ah mais, quelle chance !.. il a.
    Là :
    http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/68/Dette_publique_France_1978-2010.png

  2. mhn

    L’agriculture durable, je suis « pour » à 100%. C’est essentiel pour tous. C’est une préoccupation fondamentale et DdV l’a si bien compris !

    « …cette élection ne doit pas rester dans les mains des partis » : cette phrase là est aussi à porter à la une des journaux !

    « Quand on a échoué, on a échoué. Quand on a marqué des points, on a marqué des points » : Quelle meilleure réponse à une question comme celle-c ? Aucune.

    Et quand aux 37h, je pense qu’elles sont la proposition la plus courageuse et la moins « courtisane », de toutes celles de tous les candidats. (« courtisane » des électeurs, évidemment)

  3. Kristel

    DDV est bien pensif sur cette photo !! un peu triste même !!

    Entendu sur France 2, d’après un sondage :
    Hollande en tête,
    NS derrière
    MLP se rapproche de NS
    Bayrou à 14 pour cent.

    Ensuite les candidats « moyens » :
    Mélenchon reste stable, Eva Joly ne décolle pas et DDV à 3 POUR CENT.

    Juste une précision : Mélenchon a fait une très forte audience sur France 2, jeudi dernier. (Du début à la fin de l’émission et d’après eux, c’est rare)

    DDV n’est pas assez pris au sérieux par les médias.

  4. Miss Nicopéia

    Je discutais aujourd’hui avec un ami suisse passionné de politique française qui désapprouvait les 35 heures; et moi, de lui répondre que Dominique de Villepin voulait 37 heures.  » Ah! il a bien raison! » s’exclama-il.
    Ce même ami s’inquiétait de la dette « abyssale » de la France, et moi, de lui répondre que DDV fut le seul à avoir fait baisser la dette et le chomage, le seul en deux ans (2005-2007), depuis 1974., toutes couleurs de gouvernements confondues.  » C’est ça qu’il faut dire et redire !! s’exclama-t-il.

  5. Miss Nicopéia

    Mariani: du bla-bla anti-villepiniste primaire ! et de mauvaise foi quant à l’épisode du CPE….allez savoir pourquoi???

  6. Miss Nicopéia

    N’attendons rien des media!
    Si on leur flanque un électrochoc, tant mieux!
    Sinon, il faudra bien s’en passer et informer par NOS moyens.

  7. Miss Nicopéia

    Merci, Fred, pour cette photo de DDV en train. On se croirait presque à sa rencontre, dans un régional, en pensant:  » Mais? n’est-ce pas Dominique de Villepin? eh ben, il n’est pas collet monté… quelle simplicité, comme un monsieur qui se rend à son travail, sans tralala … »
    Un citoyen comme nous…..

  8. Kristel

    Vu la pression de plus en plus forte dans certaines entreprises même dites « publiques », personne à ma connaissance ne veut « travailler plus pour gagner toujours moins ». Les 35 h resteront en place.
    La droite (UMP) veut faire croire que c’est la cause de tous les maux de la société mais c’est faux.
    A mon avis, les 37 h seraient une erreur.

  9. Arthur

    Salut !
    La photo va très bien avec le candidat : un candidat proche des Français, qui prend le train comme beaucoup de Français ! J’aurais bien voulu être dans le dit TER à sa rencontre !
    Je sors ma science : On peut même préciser qu’il est dans une voiture Corail de 2nde Classe, type B11tu. Quand à l’heure du TER, ceux en soirée ou en matinée sont fait généralement en rame tractée, cas de cette photo ! Pour la destination, la Picardie est un très bon choix.
    Villepin a tout de même un gros avantage sur les autres candidats : très connu à l’étranger avec une très bonne expérience, très apprécier aussi, et un bilan positif, quoi qu’en dise les commentateurs.
    Le commentaire de Miss Nicopéia confirme qu’il est bien vu de l’étranger !

  10. Sonatine

    Comment appréhender l’issue de la candidature de DDV, étant donné la persistance de
    son éviction ou presque dans les sondages . Comment est il parvenu en 2010 à 10%
    d’intention de votes plus ou moins. Mille questions peuvent déjà se poser concernant
    son véritable positionnement dans le paysage politique actuel et au delà de l’élection.
    On est bluffé par son immense conviction, quoi qu’il en soit.

  11. jany

    @Sonatine: les sondages sont commandés par les partis qui en ont les moyens, donc les grands partis. La chaîne Public-Sénat a consacré son émission « la Com en politique » aux sondages; Si elle est rediffusée, je vous conseille de l’écouter et ensuite vous en conclurez certainement comme qu’il faut les relativiser.
    On reproche souvent aux politiques d’être loin des préoccupations des gens, et qu’ils sont des nantis et ne connaissent pas les difficultés financières de fin de mois. Là DDV fait preuve d’une touchante simplicité, et touche du doigt aux problèmes du quotidien, du service public et de ses dysfonctionnements. Une campagne avec peu de moyens, oui, mais certainement très enrichissante.

  12. Sonatine

    @jany On se doute bien entendu de l’équivoque qui plane sur les sondages publiés
    surtout pour semer le trouble dans l’opinion et encore davantage pour lui
    confisquer toute alternative hors UMP/PS
    Cordialement

  13. charles

    « J’aime bien.. » lorsque l’on s’écarte du sujet brûlant, DDV est bien vu à l’Etranger mais ils ne votent pas, 37 heures à Pôle-Emploi ce n’est pas pour gagner moins mais pareil, sans Média on perd ici, mais avec twitter et facebook on fait juste chuter là-bas, etc..
    L’Effort et l’Appel.
    Rien que ça.. me va.

  14. Michel

    Si les sondages avaient un quelconque début de commencement de réalité à 100 jours du premier tour, les résultats passés des présidentielles auraient été les suivants :

    1965 : Charles De Gaulle réélu dès le 1er tour avec plus de 60%. Il l’a été au second avec 55%.

    1969 : Alain Poher élu avec 58%. C’est Pomidou qui l’a été avec 58%…

    1974 : Jacques Chaban-Delmas aurait du être élu, c’est VGE qui l’a été.

    1981 : VGE réélu avec 60%. François Mittérrand a gané avec 51,2%.

    1988 : Raymond Barre superfavori : bilan = rééelection de François Mitterrand avec 54% contre Jacques Chirac.

    1995 : Edouard Balladur pouvait être élu dès le premier tour. Il n’atteindra pas le secons tour et Jacques Chirac sera élu avec 53%, contre toute attente.

    2002 : Lionel Jospin ne devait faire qu’une bouchée de Jacques Chirac. Lionel Jospin avait tellement course gagnée qu’il ne franchira même pas le second tour et Jacques Chirac devait être réélu à 82% contre Jean-Marie Le Pen…

    2007 : Le PS chosit Ségolène Royal, seule candidate assurée de battre Nicolas Sarkosy…
    On connait la suite !

    On pourait rajouter d’autres scrutins :

    1992 : Traité de Maastrich ratifié à seulement 51%, alors que 90% des élites politico-médiatiques ont imposé une lecture unique (le OUI était OBLIGATOIRE.

    2001 : les municipales devait être une marrée rose, précédent la victoire évidente de Lionel Jospin en 2002. Sans commentaire !

    2005 : rebelotte avec le TCE. Chat échaudé craint l’eau froide. Les Français ne se sont pas laissé bernés une seconde fois. Malgré là encore une propagande à sens unique, 55% des Français rejettrons la dérive ultra-libérale de l’Europe.

  15. ChristineH

    Elle est tres belle cette photo dans ce train, lequel apparement ne semble pas bien neuf. Dominique de Villepin semble songeur, rêveur. Nous écrirait-il prochainement quelques poémes sur son blog?
    Par contre, la visite dans l’Aisne me parait un peu solitaire, où sont les proches? Mais peut-être est-ce une question de moyens, de timing. J’espère que les prochaines permettront de rassembler autour de lui, bon nombre de militants et sympathisants.

  16. battement d'elle

    Elle est belle la séquence où DDV caresse cet adorable veau : ce sont des instants comme celui-ci qu’il faut mettre en avant.

    … et puis il faudrait que DDV réserve une petite part de son programme à la condition animale, nous sommes tellement nombreux à attendre des gestes forts pour que les animaux cessent d’être malmenés par les humains.

  17. Miss Nicopéia

    Bravo à DDV pour avoir visité une FERME BIOLOGIQUE ! !!!

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