Reprise ce lundi matin des audiences du procès en appel de l’affaire Clearstream.
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Lundi 21 heures 30: Une affaire de famille au sein du procès Clearstream
Lors de l’ouverture du premier procès Clearstream, le 21 septembre 2009, Dominique de Villepin était venu avec toute sa famille, femme et enfants, pour défendre son honneur. Imad Lahoud, son coprévenu dans cette affaire, fait mieux: lundi, la cour d’appel de Paris, qui examine le dossier depuis une semaine, a entendu l’épouse de cet ingénieur, le plus lourdement sanctionné en première instance. Anne-Gabrielle Lahoud a soutenu son époux à la barre. Inspectrice des Finances de professions, celle qui est la fille de François Heilbronner, ancien conseiller de Jacques Chirac, a elle-même écrit à la cour pour demander à être entendue.
Dans l’affaire Clearstream, Anne-Gabrielle Lahoud a joué un second rôle qui pourrait mettre à mal la ligne de défense de Dominique de Villepin. Elle assure que Philippe Faure, l’actuel ambassadeur de France au Japon qui était fin 2006 secrétaire général du Quai d’Orsay, lui a demandé le manuscrit du livre d’Imad Lahoud, Un coupable idéal afin de le faire relire par le ministre des Affaires étrangères d’alors, Dominique de Villepin justement. Elle était alors elle-même alors conseillère au ministère. Philippe Faure lui aurait rendu le manuscrit, en lui disant « qu’il faudrait retirer deux passages » mettant en cause celui qui allait devenir Premier ministre.
La théorie des « cinq minutes » de Villepin
L’épisode est démenti en bloc par Dominique de Villepin et Philippe Faure, ce dernier niant avoir joué le « petit facteur manipulateur ». « M. Faure ment, c’est aussi simple que ça. Il a fait une belle lettre, il en profite pour m’attaquer », mais « moi aussi, je suis un très bon fonctionnaire, très respecté », argue Anne-Gabrielle Lahoud.
Le témoignage de la jeune femme a toutefois été fragilisé par la série de questions qui a suivi ses révélations. « Pense-t-elle que son époux a menti lorsqu’il a raconté avoir rencontré trois fois Oussama Ben Laden ? », lui demande un avocat. Elle a gardé le silence, baissant les yeux. Après l’insistance de la cour, la réponse tombe enfin. « Entre 2000 et 2004, Imad a changé et il a fait beaucoup de bêtises », dit-elle avant d’ajouter : aujourd’hui, « il se reconstruit ». Depuis 2005, l’ingénieur a passé son agrégation et est devenu professeur de maths. « Quand on est prof, le mensonge n’est plus là. Aujourd’hui, quand Imad dit quelque chose, je le crois », assure son épouse.
Interrogé quelques minutes plus tard, Dominique de Villepin s’est contenté de nier, sans charger la barque d’Imad Lahoud. Comme lors de la première audience, l’ancien Premier ministre a préféré rappeler à la cour la lenteur étonnante de l’appareil d’Etat. Selon lui, « d’autres que lui » auraient pu stopper la calomnie avant 2004. L’homme politique a visé la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE), qui dépend du ministère de la Défense alors dirigé par Michèle Alliot-Marie. Pour le prévenu, la DGSE pouvait élucider cette affaire en cinq minutes dès 2003. En effet, à en croire l’instruction, Imad Lahoud avait alors déjà transmis les fameux listings frauduleux à la DGSE. « Que n’a-t-elle pris ces cinq minutes pour nous éviter le poids de ce cauchemar? », a lancé l’ancien Premier ministre en guise de conclusion de la journée d’audience.
Source: Le Journal du Dimanche
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Lundi 20 heures 30: Procès Clearstream : Villepin justifie son attentisme
«Je ne me prends pas pour Sherlock Holmes» : Dominique de Villepin a été ministre de la République, pas détective. Pas question de confondre les fonctions sinon il se fâche. Surtout lorsque les débats se rapprochent de la période clé de juillet 2004. Celle de tous les dangers, car l’accusation lui reproche alors d’avoir tout su de la fausseté des listings Clearstream, mais de n’avoir rien entrepris pour arrêter la machination. C’est la fameuse «complicité par abstention» qui a conduit le parquet à faire appel de sa relaxe.
Effectivement, en ce début d’été 2004, les signes sont nombreux pour décrédibiliser le corbeau présumé, Jean-Louis Gergorin, qui alimente le juge Van Ruymbeke en dénonciations sur un système de corruption planétaire et sur l’existence d’un compte occulte attribué à Nicolas Sarkozy. La DST, alors saisie par Dominique de Villepin, qui détient désormais le portefeuille de ministre de l’Intérieur après celui des Affaires étrangères, évoque vite une «manipulation» , mais – c’est vrai – ne livre pas de conclusions définitives. Le général Rondot, qui enquête de son côté sur ce pseudo-complot international, est, lui, de plus en plus circonspect. La DGSE flaire l’énorme supercherie. Et un article paru dans Le Point le 8 juillet commence à dévoiler les dessous du dossier.
Bref, tous les signaux sont à l’orange vif. Et le tout-Paris informé commence à bruisser avant la torpeur estivale… Pourquoi, alors qu’il avait été mis dans la confidence dès janvier de cette prétendue «menace» internationale par Gergorin, le ministre a-t-il observé le silence laissant services secrets, membres du gouvernement et juge d’instruction s’agiter en tous sens ? Voilà ce qui peut gêner Dominique de Villepin aujourd’hui. Mais il est loin de partager cette «analyse a posteriori». Face à la cour d’appel, l’ex-patron de Matignon s’emploie à tenir le danger à bonne distance. Premier élément de sa démonstration, «il y avait à l’époque des questions mais pas de certitudes» , donc, dans sa logique de «fonctionnement de l’appareil d’État», pas de décisions définitives à prendre, car «un ministre ne travaille pas sur des éléments flous, il ne spécule pas !»
Postés derrière lui, comme bluffés par cette verve et cette assurance, ses trois avocats – Mes Olivier Metzner, Luc Brossollet et Olivier d’Antin – laissent l’homme politique poursuivre sur sa lancée. Des élèves face au maître… Qu’avance maintenant le prévenu ? Que ses collègues du gouvernement, au courant à des degrés divers, ne se sont pas,conduits autrement. «Le ministre de la Justice, informé depuis début mai, a-t-il dit : «Il faudrait faire ceci ou cela» ? Le ministre des Finances a-t-il fait une conférence de presse pour expliquer ce qu’était une «chambre de compensation ?»
L’avocat général Jean-Louis Pérol, chargé de ferrailler avec Villepin, connaît les failles à exploiter : «Vous dites au général Rondot de demander à Jean-Louis Gergorin de ne plus bouger et de se reposer. Pourquoi ?» Réponse, un haussement d’épaule à peine réprimé : «Il m’avait dit que Jean-Louis Gergorin s’agitait.»
Ni devin ni détective
La présidente prend le relais, lisant les notes du général Rondot et la mention bien embarrassante attribuée au prévenu : «Si nous apparaissons le PR (le président de la République Jacques Chirac, NDLR) et moi, nous sautons.» Une mauvaise interprétation de propos bien postérieurs, à n’en pas douter.
Et Dominique de Villepin de marteler sans fin mais non sans force de conviction : «Il n’y avait aucun élément fort, probant, pertinent. Le ministre que j’étais ne pouvait pas agir différemment de ce que j’ai fait. L’action de l’État n’est pas un exercice de divination !» Ni devin ni détective mais «stratège de la dissimulation», a écrit l’accusation qui croit déceler une habile manoeuvre pour nuire à ses ennemis politiques.
Source: Le Figaro
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Lundi 18 heures 30: Clearstream: pour Villepin, la DGSE et Alliot-Marie savaient
Selon l’ancien Premier ministre, d’autres ministères auraient pu stopper la manipulation Clearstream, notamment le ministère de la Défense.
Dominique de Villepin, accusé de complicité de dénonciation calomnieuse dans l’affaire Clearstream, a affirmé lundi
à la cour d’appel de Paris que d’autres que lui au sein de l’appareil d’Etat étaient conscients de la manipulation et auraient pu stopper la calomnie dès 2004.
En 2004, « le ministère de la Justice est informé depuis début mai. Le ministère des Finances, qui est quand même bien placé pour connaître le fonctionnement d’une chambre de compensation (telle que Clearstream, ndlr), qu’est-ce qui l’empêche de mener une enquête ? Et le ministère de la Défense, il ne saisit personne ! », s’est étonné l’ancien Premier ministre.
Le parquet général reproche à Dominique de Villepin, qui était alors ministre de l’Intérieur, de n’avoir pas stoppé la machination ayant consisté à ajouter des noms de personnalités, dont celui de Nicolas Sarkozy, sur des listings bancaires en sachant que ces derniers étaient des faux, pour faire croire qu’elles trempaient dans de sombres affaires mafieuses.
« Je veux bien qu’on me reproche une abstention, a-t-il ironisé, mais cette abstention, c’est celle de l’Etat », qui a agi « par précaution ».
A cette époque, « un juge est saisi et pas n’importe quel juge », rappelle Dominique de Villepin, en faisant référence au juge Renaud van Ruymbeke qui enquête depuis mai 2004 sur les listings que lui a soumis l’ancien vice-président d’EADS, Jean-Louis Gergorin. « Comment peut-on parler d’inaction dès lors que c’est l’un des meilleurs juges français qui est saisi ? »
«Cette abstention, c’est celle de l’Etat»
Quant à la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE), qui dépend du ministère de la Défense alors dirigé par Michèle Alliot-Marie, « que dit-elle » quand elle a connaissance en juillet 2004 de l’article du Point révélant l’affaire ?
En cinq minutes, elle pouvait élucider cette affaire, estime-t-il. Alors « que n’a-t-elle pris ces cinq minutes pour nous éviter le poids de ce cauchemar ? », s’emporte l’ancien ministre, en ressortant une note de la DGSE du 12 juillet 2004.
Dans cette fiche, il est fait référence aux listings Clearstream remis par Imad Lahoud à la DGSE du temps où il travaillait pour elle. Or ces listings sont les mêmes que ceux qui sont au coeur du scandale.
Par conséquent, conclut le prévenu, « la DGSE en savait autrement plus que la DST », qui dépendait du ministère de l’Intérieur. Il y avait donc bien « dans l’appareil d’Etat un service qui savait et ce service s’appelait la DGSE ».
Quand l’avocat général Jean-Louis Perol rappelle que le général Rondot lui avait parlé de ses doutes, Dominique de Villepin assène qu’il n’y avait « pas de recommandation qui pouvait me pousser à agir autrement. (…) On était dans le questionnement, pas dans les certitudes. »
« Nous ne sommes pas des experts en Rondologie », s’est-il agacé, « ce n’est pas le ministre qui devine ce que les services de l’Etat » ont décrypté, « l’action de l’Etat ce n’est pas un exercice de divination ! »
« Le ministre que j’étais, a-t-il martelé, ne pouvait agir autrement que ce qu’il a fait ».
« On souhaiterait que le ministre de l’Intérieur puisse répondre seul » de tout cela. Mais le 8 juillet 2004, « les structures de l’appareil d’Etat sont toutes concernées », « ce n’est pas le ministre de l’Intérieur qui tout seul dans son coin a laissé faire, mais les autorités qui ont pensé que la meilleure réponse était celle-là. »
Source: AFP
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Lundi 18 heures: Procès Clearstream : Villepin malmené par le parquet
Le tribunal s’est arrêté lundi après-midi sur ce qui vaut à Dominique de Villepin son renvoie devant la cour d’appel dans l’affaire Clearstream. L’ancien Premier ministre savait-il que les listings étaient faux ?
Jusqu’ici relativement sobre, le parquet général s’est réveillé lundi après midi. L’ordre chronologique voulu par le tribunal amenait les juges à examiner les faits de juillet 2004. C’est à cette date que l’affaire est révélée par un article du « Point ». Dominique de Villepin savait-il alors que les listings étaient faux. L’ancien Premier ministre a été relaxé de l’accusation de « complicité de dénonciation calomnieuse », contre l’avis du parquet qui demandait 18 mois de prison avec sursis et 45.000 euros d’amende.
Si l’audience de première instance avait mis plusieurs fois l’ancien Premier ministre en difficulté elle n’a jamais démontré qu’il savait que les listings étaient faux. Pour le parquet de Paris , Dominique de Villepin était au courant de cette falsification « au moins » entre juillet et octobre 2004. Le ministère public lui reproche de s’être rendu « complice par abstention ». En première instance cependant, le tribunal a estimé que la preuve n’en avait « pas été rapportée ».
« C’est extravagant ! »
De sa voix douce, légèrement traînant l’avocat général a repris lundi après-midi la thèse du parquet de Paris. « Dans ce dossier il n’y a que des doutes et malgré ceux-ci on laisse Jean-Louis Gergorin alimenté le juge Van Ruymbeke (avec les faux listings NDLR) », feint de s’étonner Jean-Louis Pérol.
« Qui « ON »? Qui « on »? ! ! S’il y a un endroit où l’on sait que Jean-Louis Gergorin est le corbeau ce n’est pas le ministère de l’Intérieur, c’est le ministère de la Défense », s’insurge Dominique de Villepin de plus en plus colère au fur et à mesure que le parquet distille ses interrogations. « C’est extravagant ! Nous sommes au-delà des limites des faits avérés », la voix enfle, gronde… L’ancien Premier ministre sait que le tribunal vient de s’arrêter pile sur ce qui lui vaut son renvoie devant la cour d’appel.
« Cette abstention c’est celle de l’Etat », qui a agi « par précaution »
Avant l’ouverture de l’audience Olivier Metzner voulait répondre en appel « à l’acharnement du parquet ». A tout le moins, Dominique de Villepin doit s’expliquer sur cette période « Le ministre que je suis ne pouvait pas agir autrement que ce que j’ai fait », martèle-t-il. D’ailleurs rappelle-t-il, « le ministère de la Justice est informé depuis début mai. Le ministère des Finances, qui est quand même bien placé pour connaître le fonctionnement d’une chambre de compensation, qu’est-ce qui l’empêche de mener une enquête? Et le ministère de la Défense, il ne saisit personne ! », s’est étonné l’ancien Premier ministre.
« Je veux bien qu’on me reproche une abstention, mais cette abstention c’est celle de l’Etat », qui a agi « par précaution ». A cette époque, « un juge est saisi et pas n’importe quel juge », rappelle Dominique de Villepin, en faisant référence au juge Renaud van Ruymbeke, qui enquête depuis mai 2004 sur les listings que lui a soumis l’ancien vice-président d’EADS, Jean-Louis Gergorin. « Comment peut-on parler d’inaction dès lors que c’est l’un des meilleurs juges français qui est saisi? »
Prochaine étape l’audition du général Rondot. En première instance son témoignage avait mis plusieurs fois à mal la version de Dominique de Villepin.
Source: Les Echos, Valérie de Senneville
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Lundi 17 heures: Villepin : d’autres ministères auraient pu stopper la manipulation Clearstream
Dominique de Villepin, qui est accusé de complicité de dénonciation calomnieuse dans l’affaire Clearstream, a affirmé lundi à la cour d’appel de Paris que d’autres que lui au sein de l’appareil d’Etat étaient conscients de la manipulation et auraient pu stopper la calomnie dès 2004.
« Le ministère de la Justice est informé depuis début mai. Le ministère des Finances, qui est quand même bien placé pour connaître le fonctionnement d’une chambre de compensation (telle que Clearstream, ndlr), qu’est-ce qui l’empêche de mener une enquête? Et le ministère de la Défense, il ne saisit personne! » s’est étonné l’ancien Premier mini
stre.
Le parquet général reproche à Dominique de Villepin de n’avoir pas stoppé la machination visant à imputer des comptes bancaires factices à des personnalités dont Nicolas Sarkozy, alors qu’il savait que les listings étaient faux.
« Je veux bien qu’on me reproche une abstention, a-t-il ironisé, mais cette abstention c’est celle de l’Etat », qui a agi « par précaution ».
A cette époque, « un juge est saisi et pas n’importe quel juge », rappelle Dominique de Villepin, en faisant référence au juge Renaud van Ruymbeke qui enquête depuis mai 2004 sur les listings que lui a soumis l’ancien vice-président d’EADS, Jean-Louis Gergorin. « Comment peut-on parler d’inaction dès lors que c’est l’un des meilleurs juges français qui est saisi? »
Quant à la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE), qui dépend du ministère de la Défense alors dirigé par Michèle Alliot-Marie, « que dit-elle » quand elle a connaissance en juillet 2004 de l’article du Point révélant l’affaire?
En cinq minutes, elle pouvait élucider cette affaire. Alors « que n’a-t-elle pris ces cinq minutes pour nous éviter le poids de ce cauchemar? » s’emporte l’ancien ministre, en ressortant une note de la DGSE du 12 juillet 2004.
Dans cette fiche, il est fait référence aux listings Clearstream remis par Imad Lahoud à la DGSE du temps où il travaillait pour elle. Or ces listings sont les mêmes que ceux qui sont au coeur du scandale!
Par conséquent, conclut le prévenu, « la DGSE en savait autrement plus que la DST », qui dépendait du ministère de l’Intérieur. Il y avait donc bien « dans l’appareil d’Etat un service qui savait et ce service s’appelait la DGSE ».
Source: Agence France Presse
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Lundi 14 heures: Le reportage de BFM TV
Clearstream : la femme d’Imad Lahoud entendue par BFMTV
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Lundi 11 heures 30: Le reportage de BFM TV
Procès Clearstream : les auditions continuent par BFMTV
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Lundi 8 heures: Procès Clearstream: Villepin à l’épreuve du témoignage de l’épouse d’Imad Lahoud
Dominique de Villepin pourrait être mis en difficulté lors de la deuxième semaine au procès en appel de l’affaire Clearstream, qui sera marquée par les témoignages de l’épouse d’Imad Lahoud, et du général Philippe Rondot.
La cour d’appel de Paris, présidée par Christiane Beauquis, poursuivra lundi l’examen des faits et l’interrogatoire de l’ancien Premier ministre, du mathématicien Lahoud et l’ex-numéro 3 d’EADS Gergorin, afin de déterminer le rôle de chacun dans cette affaire de dénonciation calomnieuse.
Au coeur du dossier: l’ajout de noms de personnalités, dont celui de Nicolas Sarkozy, sur des listings bancaires, afin de faire croire qu’elles trempaient dans de sombres affaires de corruption.
Mais dès la reprise de l’audience lundi, la cour devrait faire une petite entorse à son programme initial et entendre Anne-Gabrielle Heilbronner, l’épouse d’Imad Lahoud.
Dans un courrier adressé à la cour à l’ouverture du procès et diffusé dans la presse par ce dernier, l’énarque et ancienne inspectrice des Finances assurait avoir remis en 2007 le manuscrit de son époux, « Un coupable idéal », à Philippe Faure, alors secrétaire général du Quai d’Orsay, afin qu’il le remette à Dominique de Villepin qui avait souhaité le lire.
Elle l’aurait ensuite récupéré avec pour consigne à son mari d’en modifier deux passages, embarrassants pour l’ancien Premier ministre.
Tout en regrettant la tentative d’Imad Lahoud d’ »instaurer un débat hors du prétoire », la présidente Beauquis a décidé de convoquer Anne-Gabrielle Lahoud, afin qu’elle s’explique. Lors de l’enquête, elle avait en effet tenu des propos contraires.
Mais c’est mercredi qui devrait être la journée de tous les dangers pour Dominique de Villepin, avec l’interrogatoire du général Philippe Rondot, qui a enquêté sur les listings Clearstream en 2003 et 2004, pour le compte du ministère de la Défense, mais aussi pour l’ancien locataire du Quai d’Orsay.
Les fameux carnets du militaire, récupérés lors de l’instruction, recèlent en effet de nombreuses informations qui contredisent Dominique de Villepin.
Après l’audition mercredi matin de Denis Robert, le journaliste relaxé en première instance, la cour d’appel s’attardera jeudi sur les déclarations de quatre témoins cités par Imad Lahoud et Jean-Louis Gergorin.
Fin du procès le 26 mai.
Source: Nouvel Observateur
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Vendredi 18 heures: Clearstream en appel: le mousquetaire, l’idiot et l’exécutant
A l’issue de la première semaine de leur procès en appel, les trois prévenus de l’affaire Clearstream ont dévoilé leur stratégie: Dominique de Villepin s’escrime avec pugnacité, Jean-Louis Gergorin confesse sa naïveté et bat sa coulpe, tandis qu’Imad Lahoud se décrit en simple exécutant.
Les avocats promettaient un procès plus apaisé. Ils ne s’y sont pas trompés.
Depuis lundi, l’absence du chef de l’Etat, qui a renoncé à faire appel de la relaxe de Dominique de Villepin, ne passe pas inaperçue. Car en première instance, son avocat, Me Thierry Herzog, monopolisait l’accusation, au côté du procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, également très en verve contre l’ancien Premier ministre.
Parfait connaisseur du volumineux dossier, Thierry Herzog ferraillait avec combativité, voire agressivité, débusquant les mensonges, avec pour objectif numéro un: démontrer que Dominique de Villepin était l’instigateur de cette dénonciation calomnieuse ayant consisté à ajouter sur des listings bancaires les noms de personnalités, dont celui de Nicolas Sarkozy, afin de faire croire qu’ils trempaient dans de sombres affaires mafieuses.
Dépassionnés, les débats sont devenus plus techniques. Ainsi, les avocats des trois prévenus explorent les documents inexploités, comme ce fut le cas jeudi avec la note du 29 mars 2004 rédigée par le général Philippe Rondot, qui enquêtait sur les listings.
Dominique de Villepin, que le militaire et Jean-Louis Gergorin appelaient alors entre eux le « mousquetaire », s’en est saisi pour affirmer qu’Imad Lahoud était la « source pourrie » du ministère de la Défense et non la sienne.
Pour le président de République solidaire, l’exercice est crucial, car une condamnation, même s’il était susceptible de pourvoi, gênerait ses ambitions présidentielles.
Il a donc décidé d’être offensif, de ciseler ses ar
guments, quitte à être démenti par un prévenu ou un témoin, notamment quand il maintient que le nom de Nicolas Sarkozy n’a pas été cité le 9 janvier 2004, lors d’un briefing au Quai d’Orsay avec Jean-Louis Gergorin et le général Rondot, alors que les deux autres participants disent le contraire.
Quelquefois cependant, les phrases font mouche. Comme quand il déclare: « Je serais ravi de témoigner que ce nom ait alors été évoqué car ce serait clairement la preuve de l’instrumentalisation » organisée par Imad Lahoud ou Jean-Louis Gergorin.
L’aplomb de Dominique de Villepin n’a d’égal que celui d’Imad Lahoud. Prévenu aux mille versions, agent de renseignement et gestionnaire d’entreprise devenu simple professeur de mathématiques, le quadragénaire voit sa parole démonétisée. Quand dit-il la vérité? Bien souvent, ses élucubrations laissent l’assistance médusée.
Certain d’être condamné car il a reconnu certaines falsifications, Imad Lahoud n’a qu’une ambition: convaincre la cour de réduire sa peine, la plus lourde prononcée en première instance (18 mois ferme et 40.000 euros d’amende) et entraîner dans sa chute ses co-prévenus, dont il n’aurait été que la petite main impuissante.
Jean-Louis Gergorin de son côté le dit et le répète: il a « manqué de jugement ». « Je ne conteste absolument pas avoir commis des fautes graves », mais « j’ai déraillé », dit l’ancien haut responsable d’EADS, qui assure avoir été berné par un Imad Lahoud impressionnant de maîtrise.
Si la cour voit clair à présent dans la stratégie de défense des prévenus, elle n’est pas au bout de ses suprises. La première d’entre elles pourrait intervenir lundi avec l’interrogatoire d’Anne-Gabrielle Heilbronner, l’épouse d’Imad Lahoud, qui promet dans une lettre d’égratigner Dominique de Villepin.
Source: Agence France Presse
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Vendredi 17 heures: Procès Clearstream: Villepin piétine Lahoud, « une source pourrie »
Si Dominique de Villepin était un animal, ce serait un éléphant. Il se veut comme lui imposant, majestueux, doté d’une si implacable mémoire qu’il est vain de tenter de la prendre en défaut, et peu enclin à pardonner les tourments qu’on lui a fait subir. Aussi, hier à la cour d’appel de Paris, il a piétiné le petit Lahoud qui croyait, lundi, pouvoir terrasser l’ex-ministre.
Il semble avoir ciselé sa défense, parfois maladroite au premier procès fin 2009, néanmoins productive puisqu’il fut relaxé. Cette fois, pour appuyer son propos, il joue la posture que l’on peut ainsi résumer : le locataire du Quai d’Orsay croulait sous les dossiers internationaux brûlants et il était inenvisageable qu’il s’intéressât à une affaire impliquant son collègue de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy.
Lui ne s’est penché « que sur des menaces émanant de Russie, du Moyen-Orient et d’Amérique latine » – les listings Clearstream révélaient en effet une clientèle supposée liée à des mafias. Qu’on se le dise : tout le reste ne le concernait pas ; seul lui importait le devenir de la France. Alors, quand l’accusation aborde la garde à vue de « Typhose », l’espion clandestin Lahoud arrêté pour escroquerie, Villepin saisit l’occasion de « se payer » le mathématicien. Nous sommes le 25 mars 2004, le « corbeau » Jean-Louis Gergorin n’a pas encore sévi mais, déjà, le général Rondot, qui dépend du ministère de la Défense et œuvre officieusement pour le Quai d’Orsay, s’active à l’enquête sur les révélations des listings. Sont apparus deux noms : Paul de Nagy et Stéphane Bocsa, censés impliquer Nicolas, Paul, Stéphane Sarkozy de Nagy Bocsa, selon l’état civil complet du futur président. Ce 25 mars, Gergorin dit avoir appelé Villepin afin qu’il « sorte Lahoud » du commissariat où il est retenu.
Philippe Rondot, qui s’est aussi entretenu avec le ministre, a toujours confirmé lui avoir soumis le problème Lahoud. « Je n’ai pas donné d’instruction pour faire libérer la source », martèle le flamboyant prévenu. A l’époque, « je ne connais pas son identité, je ne sais pas que c’est un délinquant plusieurs fois condamné, un escroc aux renseignements, je ne sais rien de sa personnalité, que son propre frère dit qu’il est prêt à tout pour exister. Je ne connais pas sa dangerosité. » Imad Lahoud se ratatine sous le coup de boutoir. « Le 25 mars, poursuit Villepin, je vais à Bruxelles évoquer les attentats de Madrid, cette garde à vue ne me concerne pas. L’Etat, ce n’est pas une affaire de copains ! »
Gergorin persistant à le compromettre, Dominique de Villepin botte en touche : « Cette source relevait du ministère de la Défense et du général Rondot, qui la disait crédible. Il fallait sauver le soldat Lahoud ! » Sous-entendu : c’est ainsi qu’il a pu être libéré. « Cette source, dont on connaît aujourd’hui le pedigree judiciaire, était pourrie. Et une source pourrie ou défectueuse, on la débarque ! » Dominique de Villepin enfonce le clou : si Lahoud n’eut pas alors la tête coupée, « c’est parce qu’il allait partir en mission au Liban avec Rondot qui croyait encore, par son intermédiaire, remonter jusqu’à ben Laden. Il en allait des intérêts supérieurs du ministère de la Défense ».
La patate chaude expédiée au fidèle général Rondot et à Michèle Alliot-Marie, qui apprécieront, Dominique de Villepin a également redit haut et fort, hier, que jamais, Ô grand jamais « il ne fut évoqué, en sa présence, les noms de Nagy, Bocsa, encore moins Sarkozy » lors de la réunion dite « des conspirateurs ». « Mais il est vrai que, souvent, je m’absentais pour téléphoner… » Les affaires internationales n’attendent pas.
Source: L’Union
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Vendredi 6 heures: Dominique de Villepin « fait le cake » au nouveau procès Clearstream
S’il y a un homme dont il faut s’éloigner le plus possible, dans cette histoire, c’est bien Imad Lahoud. …
Mathématicien de peu d’envergure mais mythomane de haut vol, il a fini par reconnaître que c’est lui qui a ajouté des noms sur les fameux listigns truqués de Clearstream.
Ou plutôt un nom, au moins, mais pas n’importe lequel : celui de Nagy-Bocsa, le patronyme du président de la République. Précisément celui à cause duquel on en est encore devant la cour d’appel de Paris, sans doute.
« Source pourrie »
Durant les deux audiences où il a été interrogé, hier et mercredi, Dominique de Villepin s’est donc évertué à fuir l’homme aux versions changeantes (« c’est vrai, il invente beaucoup… ») sans ménagement. Pour l’ancien Premier ministre, le pauvre Lahoud, c’est « une source pourrie », à l’époque, un point c’est tout.
Mais une source pourrie qui avait tout de même ses entrées au ministère de la Défense, ne serait-ce que par l’intermédiaire du général Rondot. « Je pense que ceux qui l’ont activé en tant que source avaient un intérêt supérieur à le faire, et cet intérêt supérieur, c’était Oussama ben Laden », lance l’ex-diplomate. Histoire d’enfoncer aussi les pontes du ministère tenu alors par Michèle Alliot-Marie, qui se seraient laissé abuser par cet homme aux lunettes rondes leur promettant des renseignements précieux sur le chef d’Al-Qaïda – dont on sait aujourd’hui le nombre de soldats d’élite surentraînés qu’il avait aux trousses.
C’est presque cruel à dire, mais ça tient. Les autres démentent à peine. Ils ont cru que Lahoud pouvait les amener vers Ben Laden. Alors, pourquoi n’auraient-ils pas cru que ces listings semblant dire que Sarkozy, Strauss-Kahn, Chevènement, Pasqua et autres avaient un compte caché en Suisse ?….
« Au courant de rien »
Mais il reste un problème, tout de même, pour Dominique de Villepin : Jean-Louis Gergo
rin, « protecteur » de Lahoud, et le général Rondot affirment avoir évoqué le nom de Nagy-Bocsa devant lui.
« À aucun moment », se défend-il, pugnace comme quelqu’un qui jouerait son avenir. C’est bien simple : « Je n’étais au courant de rien. Mon intervention a été comme le fruit confit au milieu du cake, c’est-à-dire sans conséquence. » Le procès doit reprendre lundi, avec une confrontation des trois prévenus.
Source: La Voix du Nord, Eric Dussart
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Vendredi 6 heures: Pour Villepin, Lahoud servait d’abord Rondot
Parole contre parole. L’un, Dominique de Villepin, joue sa relaxe obtenue devant le premier juge. Et la suite de sa carrière politique. Le second, l’ex-haut dirigeant d’EADS Jean-Louis Gergorin, condamné à quinze mois de prison ferme et 40 000 euros d’amende en première instance, tente de sauver ce qui peut l’être encore. Sa liberté, son honneur.
Le troisième, Imad Lahoud, faussaire présumé de l’affaire Clearstream, garde le silence durant cette nouvelle journée d’audience. L’heure est à l’affrontement entre Villepin et Gergorin. Ils ont longtemps été des proches.
Jusqu’à juillet 2007, Jean-Louis Gergorin a tout pris sur lui et protégé Villepin. Oui, c’était lui, le corbeau. Non, il n’avait reçu d’ordre de personne.
Le retournement
En juillet 2007, il mouille Villepin. Pourquoi ? « J’attendais les présidentielles pour ne pas provoquer de crise politique majeure », explique-t-il.
Dès janvier 2004, dit-il alors au magistrat instructeur, Villepin était au courant de la présence de personnalités politiques dans les listings trafiqués. Dont Nicolas Sarkozy. Le 25 mars 2004, quand la « source » Lahoud était subitement placée en garde à vue dans une escroquerie présumée liée à une revue de golf, c’est Villepin en personne qui aurait passé le coup de fil libérateur. Et en mars puis avril 2004, c’est encore Villepin qui aurait glissé l’idée à Gergorin, avec l’aval de Jacques Chirac, de se métamorphoser en corbeau. « Dominique de Villepin a initié le processus. Après, je suis le seul responsable de la façon dont cela s’est passé. J’avais mon libre arbitre », dit Jean-Louis Gergorin à la présidente.
Gergorin a-t-il parfois guidé la main de Lahoud pour trafiquer les listings comme le mathématicien le prétend ? Ou a-t-il été complètement berné par Lahoud, sous le choc de la mort subite de son mentor Jean-Luc Lagardère ? Une chose est certaine. Désormais, Jean-Louis Gergorin est seul. Seul à assumer Imad Lahoud, dont le général Rondot espéra longtemps des informations pour capturer Oussama Ben Laden. Et qu’EADS rémunéra pour le compte de la DGSE. Seul aussi face à Dominique de Villepin qui, à croire l’accusation et Gergorin, espéra de son côté déstabiliser Sarkozy grâce aux listings explosifs de Lahoud.
Sauf que Villepin nie tout. Avec aplomb, assurance, presque avec talent. Pourtant, jamais Gergorin n’en rajoute. « La réunion de janvier 2004 durant laquelle j’ai prononcé le nom de Sarkozy dans le bureau de Villepin n’a jamais été une réunion de conspirateurs », précise-t-il. Mais Villepin nie. Il n’a jamais entendu parler ni de Sarkozy ni de Lahoud avant qu’il ne soit trop tard. Que le corbeau ait pris son vol. « L’État, ce n’est pas du copinage. Si l’on m’avait donné le nom de la source en janvier, j’aurais tout arrêté », affirme-t-il, dominateur.
Le coup de fil pour faire libérer Lahoud en garde à vue, confirmé par le général Rondot ? « J’ai appelé Rondot suite aux attentats de Madrid. Il m’a parlé de ce problème sans citer le nom de Lahoud. Je lui ai dit de faire au mieux. Rondot s’est ensuite protégé dans une note conjointe avec le directeur du cabinet du ministère de la Défense. Car la vérité, c’est que Lahoud n’intéressait pas Rondot pour Clearstream mais pour Ben Laden », attaque Villepin.
Le général Rondot viendra la semaine prochaine livrer sa version
Source: Sud Ouest
Vendredi 2 heures: Villepin égratigne le ministère de la Défense
Dominique de Villepin s’est défendu avec pugnacité hier devant la cour d’appel de Paris, égratignant au passage le ministère de la Défense qui, selon lui, aurait été beaucoup plus proche que lui-même d’Imad Lahoud, le faussaire présumé des listings Clearstream.
«Le compte couplé de Nagy Bocsa (les noms patronymiques de Nicolas Sarkozy) n’a pas été évoqué devant moi» lors de la réunion du 9 janvier 2004 au Quai d’Orsay avec Jean-Louis Gergorin et le général Philippe Rondot, «à aucun moment», a martelé l’ancien Premier ministre, contredisant ainsi les deux autres participants.
«Il est vrai qu’il m’est arrivé de m’absenter lors de cette réunion»
Certes, a-t-il reconnu, le nom du ministre de l’Intérieur a été évoqué, mais seulement lorsque s’est posée la question ”qui devait-on informer” de cette manipulation, visant à ajouter des noms de personnalités sur des fichiers, afin de faire croire qu’ils détenaient des comptes occultes à l’étranger.
Face à Jean-Louis Gergorin qui maintient ses déclarations, Dominique de Villepin assure: «Il est vrai qu’il m’est arrivé de m’absenter lors de cette réunion».
Mais surtout, conclut-il agacé, «je serais ravi de témoigner que ce nom ait alors été évoqué car ce serait clairement la preuve de l’instrumentalisation» dont il aurait fait l’objet de la part d’Imad Lahoud ou Jean-Louis Gergorin.
Un autre épisode gênant a été abordé hier par la cour d’appel: celui de la garde à vue d’Imad Lahoud, le 25 mars 2004.
Ce jour-là, le mathématicien est interrogé dans le cadre d’une affaire annexe d’escroquerie. Les policiers découvrent sur lui un sauf-conduit délivré par Jean-Louis Gergorin. Dans cette lettre, le vice-président d’EADS affirme que son protégé est en mission pour le compte du général Philippe Rondot.
À l’époque, «je ne connais pas l’identité de la source»
À l’époque, le général enquête sur les listings Clearstream pour le ministère de la Défense, mais aussi pour Dominique de Villepin, au Quai d’Orsay.
L’ancien diplomate reconnaît avoir contacté le général Rondot. Mais, tandis que le militaire affirme qu’il lui a demandé de faire libérer Imad Lahoud, l’ex-ministre nie catégoriquement.
«Je n’ai pas donné d’instruction au général Rondot de libérer ”la source” ou Imad Lahoud», a-t-il redit. De toute façon, à l’époque, «je ne connais pas l’identité de la source, (…) je ne sais pas qu’il a fait de la prison (…) et que c’est un escroc aux renseignements. (…) J’ai le réflexe très normal de lui dire: voyez ce qu’il en est, en d’autres termes, faites au mieux».
Donc, poursuit Dominique de Villepin, «ma propre intervention est comme le fruit confit dans le cake, c’est-à-dire (…) sans aucune conséquence».
En revanche, le fondateur de République solidaire oriente l’attention de la cour sur la «note de couverture» adressée quatre jours plus tard sur l’incident par le général Rondot à Philippe Marland, directeur de cabinet de la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie.
«Sauver le soldat Lahoud»
Selon lui, cette note «glisse sur» l’affaire Clearstream et tente de protéger cette «source pourrie» en raison d’un «intérêt supérieur». Le ministère de la Défense aurait alors voulu «sauver le soldat Lahoud», qui lui promet par ailleurs de remonter jusqu’à Oussama ben Laden.
«Une source pourrie, on en tire des leçons. Or, là, non seulement cette source n’est pas écartée, mais elle est activée!» D’ailleurs, observe-t-il, quelques jours plus tard, le général Rondot partira au Liban avec Ima
d Lahoud sur un dossier terroriste, afin de lui donner «une nouvelle légitimité», plutôt que de «reconnaître qu’il y avait une personnalité douteuse dans le dossier».
Reprise du procès lundi matin avec l’interrogatoire des prévenus et l’audition de la femme d’Imad Lahoud.
Source: Les Dernières Nouvelles d’Alsace