À peine arrivé à la tête de l’UMP, Jean-François Copé entend régler le « problème » Villepin. Depuis quelques semaines, l’ex-Premier ministre – qui a repris sa carte à l’UMP cet été – multiplie les salves, allant jusqu’à juger que « Sarkozy est un problème pour la France ».
Lors de son premier point de presse mercredi en tant que patron du parti majoritaire, le député-maire de Meaux insiste : « Dominique de Villepin exprime des positions très violentes à l’égard de Nicolas Sarkozy. Je veux le voir et lui parler. Je veux savoir ce qu’il souhaite. » Copé confie avoir envoyé un petit mot à l’ex-Premier ministre pour lui proposer un entretien en tête à tête.
Mais une exclusion ne semble pas être à l’ordre du jour. « Tous les gens qui appartiennent à l’UMP ont leur place au sein du mouvement », se borne à répondre le secrétaire général du parti majoritaire. Il en veut pour preuve son expérience à la tête du groupe UMP à l’Assemblée nationale : « Tous les députés ont eu la possibilité de s’exprimer, même ceux qui m’ont mené la vie dure », rappelle-t-il. Mais garder Villepin dans le giron de l’UMP tient aussi à des raisons stratégiques. Patrick Ollier, le nouveau ministre chargé des Relations avec le Parlement, le confiait au Point.fr il y a quelques semaines : « Si Villepin croit qu’on va l’exclure pour qu’il se pose en victime, il se trompe ! On ne va pas lui faire ce cadeau ! » D’autant plus que Dominique de Villepin ne fait pas mystère de ses intentions pour 2012.
« Pas de chasse à l’homme » (Goulard)
De fait, les villepinistes ne sont pas inquiets. Le député UMP François Goulard est convaincu qu’ »il n’y aura pas de chasse à l’homme, car Sarkozy sait que cela se retournerait contre lui ». Confiant, il poursuit : « Copé veut sûrement donner des gages aux militants au moment où il arrive aux commandes de l’UMP. » D’autant plus que Jean-François Copé et Dominique de Villepin se connaissent de longue date et s’estiment, répètent à l’envi les villepinistes. « Villepin et Copé ont d’excellentes relations. Ils se voient très régulièrement, ils ont l’habitude de se parler », insiste Brigitte Girardin, secrétaire générale de République solidaire.
À l’entendre, il n’y a donc aucun risque pour que le ton monte entre les deux hommes. L’ex-ministre de l’Outre-Mer feint l’étonnement : « Quelles sont les difficultés ? Le mot ‘problème’ n’est pas injurieux que je sache ! On veut nous enfermer dans l’antisarkozysme, mais nous n’en faisons pas ! S’en prendre au président n’est pas notre marque de fabrique puisque nous formulons des propositions alternatives. » Reste que Dominique de Villepin entend rester le trublion de la majorité. Selon l’ex-Premier ministre, l’UMP lui appartient tout autant qu’à Nicolas Sarkozy. Voire plus.
Source: Le Point
