« Prendre note » du « nouvel accord de Copenhague ». Voila à quoi s’est bornée, samedi, la séance plénière finale de la conférence sur le climat.
Le texte final n’est pas juridiquement contraignant. Il n’impose pas non plus aux Etats de mettre en place un traité pour prendre le relais du protocole de Kyoto, qui expirera pourtant en 2012. Pire : les pays ont simplement été « invités » à signer ce « nouvel accord », aucune participation mondiale n’est donc garantie.
Voici néanmoins les principaux points du texte.
L’Après Kyoto
C’est un des principaux échecs du sommet puisque le texte final ne prévoit aucune décision sur la nécessité de signer un nouveau traité remplaçant Kyoto. Les pays riches souhaitent un nouveau traité incluant tous les pays. Ceux en développement préconisent de prolonger et accentuer les objectifs imposés aux riches par Kyoto et d’ajouter un accord distinct contraignant pour les Etats-Unis et invitant les pays pauvres à agir. Aucune décision n’a été prise sur la période que pourrait couvrir un nouveau traité.
La lutte contre le réchauffement
« L’opinion scientifique selon laquelle la hausse des températures mondiales doit être inférieure à 2°C » est reconnue par le texte. Le fait que « de fortes réductions des émissions mondiales sont nécessaires selon la science » l’est également. Les signataires conviennent par ailleurs d’empêcher « dès que possible » une élévation des émissions mondiales et nationales de gaz à effet de serre.
Cela étant, aucun accord sur des objectifs à long-terme, comme par exemple 2050, de réduction des émissions mondiales n’est stipulé. La mise en oeuvre d’un éventuel accord serait réexaminée en 2015 pour s’assurer que la planète évite des changements climatiques dangereux, afin « d’inclure l’examen d’un renforcement de l’objectif à long-terme ».
Baisses des émissions des pays développés pour 2020
Les pays riches vont « s’engager sur des objectifs pour 2020 sur les émissions concernant l’ensemble des activités économiques » et les soumettront d’ici au 31 janvier 2010. Les pays riches liés par le protocole de Kyoto vont relever leurs objectifs actuels. Le texte ne précise pas d’accord sur l’année de référence des objectifs pour 2020 (1990 ou 2005 ?). Les engagements des pays riches équivalent pour l’instant à une fourchette entre 14% et 18% sur la période 1990-2020. Les pays en développement, dont la Chine, demandent aux pays industrialisés de s’engager à au moins 40% de baisse sur cette période.
Du côté des pays en développement
Les pays en développement vont « mettre en oeuvre des actions de limitation » afin de ralentir la croissance de leurs émissions, et devront les annoncer pour le 31 janvier 2010. Ils présenteront un rapport tous les deux ans sur les progrès de ces actions via la Convention-cadre de l’Onu sur les changements climatiques. Les actions qui seront financées par les pays riches seront portées dans un registre.
Le financement
Le nouvel accord prévoit la création d’un « Fonds climatique vert de Copenhague ». Il stipule un accord sur un « objectif » mondial visant à lever 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 pour aider les pays en développement à réduire leurs émissions de gaz et à s’adapter aux changements climatiques. Ces financements viendront d’un « grand nombre de sources » et les pays développés contribueront à hauteur de 30 milliards de dollars annuels sur la période 2010-2012.
Pour autant : le texte ne mentionne aucun accord sur les contributions individuelles des pays riches ni sur la répartition vers les pays pauvres. Il précise simplement qu’une « part significative » des fonds transitera par le Fonds climatique vert de Copenhague, qui soutiendra des projets visant à ralentir la déforestation, à aider les pays à s’adapter et financera le développement et le partage de technologies propres.
Protections des forets tropicales
Le « rôle crucial » de la baisse des émissions carbonées liées à la déforestation est reconnu. Des fonds y seront alloués. Il est décidé de faire en sorte que les populations indigènes soient impliquées dans les mesures destinées à réduire la déforestation. Les pays en développement sont invités à identifier les moteurs de la déforestation et à mesurer les émissions qui en résultent. Cela étant, aucun accord spécifique n’a été trouvé sur le financement spécifique de la préservation des forêts.
Sources: Reuters et Le Monde