Les mesures présentées, mercredi 17 décembre, par Nicolas Sarkozy pour favoriser « l’égalité réelle des chances » dans l’éducation s’inscrivent dans la lignée de ses prédécesseurs.
Largement inspirées des annonces faites, à la suite de la crise des banlieues de novembre 2005, par Dominique de Villepin et son ministre de l’éducation d’alors, Gilles de Robien, elles reprennent aussi en partie des propositions du président Jacques Chirac.
C’est le cas notamment de la mesure-phare de ce plan qui vise à atteindre 30 % de boursiers dans chaque classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE), d’ici à la rentrée 2010. Lors de ses vœux à la presse, le 4 janvier 2006, le président Jacques Chirac avait demandé que les CPGE dans leur ensemble accueillent d’ici à trois ans un tiers d’élèves boursiers.
A la suite d’une politique volontariste, amorcée par Gilles de Robien et poursuivie par Valérie Pécresse, ministre de l’enseignement supérieur, ce taux de boursiers était passé de 18 % en 2005 à près de 23% en 2008.
Seule nuance de taille, le président Nicolas Sarkozy demande aujourd’hui à chacune des classes préparatoires, y compris donc les plus prestigieuses, d’arriver à 30 %. Dans le même esprit, il généralise à tous les lycées qui préparent aux grandes écoles le modèle des classes préparatoires de mise à niveau pour les élèves issus de l’éducation prioritaire. Un modèle qui existe actuellement dans quelques établissements, et notamment au prestigieux lycée Henri IV, situé dans le 5e arrondissement de Paris.
Autre proposition présidentielle qui, elle aussi, avait été déjà largement amorcée, celle d’attirer en classes préparatoires les très bons élèves issus de famille défavorisées qui ne se seraient pas portés candidats spontanément. Pour récupérer tous les bons éléments, dès 2006, les rectorats ont été chargés de contacter directement les bacheliers ayant obtenu une mention bien ou très bien et n’ayant pas encore déposé de dossiers en CPGE.
Pour prolonger cette action, Xavier Darcos, l’actuel ministre de l’éducation avait adressé une circulaire en février 2008 à tous les proviseurs de lycée afin qu’ils présentent 5 % de leurs meilleurs élèves en classes préparatoires. Toute demande formulée par ces élèves serait alors automatiquement acceptée.
L’accompagnement de tous ces jeunes, avec la création d’internats ou de résidences de réussite éducative, où ils trouveront logement mais aussi aide pédagogique adaptée, est aussi le prolongement d’initiatives déjà existantes.
Source: Catherine Rollot (Le Monde)