Bruno Le Maire est marié, père de deux enfants : Louis, 7 ans et Adrien, 4ans.
A 37 ans, il s’affiche déjà une solide expérience. Agrégé de lettres, professeur de Français, il enseigne notamment en « zone sensible » à Bron dans la région Lyonnaise. Puis c’est après l’ENA, le quai d’Orsay et le début d’une longue collaboration avec Dominique de Villepin. Elle sera notamment marquée par la gestion de la crise irakienne et le refus de la guerre par la France. « J’ai été un diplomate de terrain comme je serai député de terrain », souligne Bruno Le Maire.
Directeur de cabinet du premier Ministre, Dominique de Villepin, Bruno Le Maire a notamment beaucoup travaillé sur le dossier de l’emploi. « Je travaille avec pragmatisme. Il faut essayer toutes les solutions qui peuvent marcher. Cela je le veux aussi pour la première circonscription ».
La droite aborde divisée la succession de Jean-Louis Debré dans la 1ère circonscription de l’Eure (Evreux-sud) où s’opposent Bruno Le Maire, ex-directeur de cabinet de l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, et Louis Petiet, ex-dirigeant local de l’UMP.
La nomination en février à la présidence du Conseil constitutionnel de Jean-Louis Debré, alors président de l’Assemblée nationale, a précipité sa succession à Evreux où il avait concentré tous les pouvoirs depuis les années 80. En partant, il a imposé à la mairie son bras droit Jean-Pierre Nicolas et dans sa circonscription Bruno Le Maire, 39 ans, directeur de cabinet de Dominique de Villepin à Matignon.
Le passage de témoin s’est effectué sans coup férir dans le premier cas mais pas dans le second. Avec l’appui d’une partie de la base hostile à ce « parachutage », le conseiller général de Verneuil-sur-Avre Louis Petiet, 49 ans, qui était alors président de la Fédération de l’Eure de l’UMP, a déposé sa candidature contre Bruno Le Maire. « Nous sommes dans un vieux pays normand où les parachutages ne passent pas, surtout quand il s’agit d’un technocrate qui n’a jamais été élu et n’a connu que les moquettes des ministères », assène-t-il en assurant que sa famille est implantée dans l’Eure « depuis 500 ans ».
Bruno Le Maire balaye cette argumentation. « Ce n’est pas parce qu’on n’est pas implanté depuis des décennies sur un territoire qu’on ne peut pas y apporter son énergie, sa jeunesse et son dynamisme », assure-t-il. Il estime que Louis Petiet, qui a été exclu de l’UMP, fait « le jeu de la gauche » et n’aurait de surcroît pas été « qualifié » pour représenter sa formation alors qu’il a perdu la mairie de Verneuil-sur-Avre en 2001. Cette pique fait bondir Louis Petiet: « j’ai en réalité été victime d’un vote sanction de l’extrême droite ».
Ces passes d’armes se déroulent sous le regard amusé de la conseillère générale d’Evreux-sud Anne Mansouret, candidate du PRG et du PS, qui estime que le départ de Jean-Louis Debré a été « un traumatisme » pour la droite. « Il est facile d’être dauphin quand le roi est mort mais pas quand il a abdiqué », ironise-t-elle. Bien que regroupée derrière Anne Mansouret, la gauche non communiste n’est pas en meilleure situation. Appartenant au PS, cette élue a dû, pour être candidate, rejoindre le PRG auquel cette circonscription était réservée dans le cadre de l’accord national entre ces deux formations.
Le premier secrétaire de la Fédération de l’Eure du PS, Michel Ranger, admet que ce transfert de dernière minute est « difficilement lisible par l’électeur ».
Malgré sa division, la droite reste très largement favorite pour conserver cette circonscription qui rassemble les quartiers populaires d’Evreux et la campagne du sud de l’Eure. Jean-Louis Debré avait gagné ici les législatives de 2002 avec 61,7% des suffrages et Nicolas Sarkozy a réuni 60,1% au second tour de la présidentielle.
Sources: Agence France Presse et blog de Bruno Le Maire http://brunolemaire.over-blog.fr/