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Michèle Alliot-Marie, de la Défense à l'Intérieur

Femme et chef dans un univers d’hommes, Michèle Alliot-Marie, 60 ans, nommée ministre de l’Intérieur, de l’Outre-mer et des Collectivités territoriales, a été la première Française ministre de la Défense et présidente d’un grand parti, l’ex-RPR.

MAM, comme on la surnomme familièrement, détenait aussi un record de longévité dans le gouvernement de Dominique de Villepin: de tous les ministres du premier gouvernement Raffarin, elle était la seule à avoir conservé son portefeuille depuis mai 2002.

Dans le classement 2006 des cent femmes les plus influentes du monde, publié par le magazine américain Forbes, la ministre de la Défense figurait en 57e place, signe d’une reconnaissance internationale.

S’imposer dans un milieu militaire réputé machiste n’était pourtant pas gagné. Mais à l’hôtel de Brienne, le ministère de la Défense, cette ex-ministre de la Jeunesse et des Sports a tout pour endosser d’emblée les habits de la fonction.

A la veille de sa prise de fonctions, elle qui ignore tout de la marche au pas, passe sa soirée à répéter dans le couloir de son appartement, guidée par son compagnon, le député UMP Patrick Ollier, aujourd’hui président de l’Assemblée nationale.

Ses sahariennes deviennent aussi célèbres que son allure martiale lorsqu’elle passe les troupes en revue. Et ses innombrables visites « dans les forces », où elle se laisse volontiers photographier en compagnie des soldats, font beaucoup pour sa popularité.

Blonde athlétique au caractère trempé, elle se fait appeler Madame « le » ministre, pour marquer que seule la fonction compte et non le sexe de la personne qui l’occupe.

Sur le fond des dossiers, sa grande fierté reste cependant d’avoir maintenu le cap budgétaire de la loi de programmation militaire 2003-2008, une première depuis un quart de siècle, souligne-t-elle à l’envi.

Jeune universitaire, MAM doit son envie de faire de la politique à son père, Bernard Marie, ancien député-maire de Biarritz, dont elle fut suppléante au Palais-Bourbon de 1978 à 1981.

Elle la doit également à un ami de son père qui la convainc d’entrer au RPR, un certain Jacques Chirac. De là à imaginer qu’elle deviendrait un jour la patronne des chiraquiens…

Les embûches furent nombreuses et les hommes de son parti peu enclins à lui faire de cadeaux. Mais MAM, devenue entre-temps députée-maire de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées Atlantiques), a su tirer profit des leçons prodiguées par son mentor. Jusqu’à se faire élire présidente du RPR en 1999, alors qu’elle n’était pas la candidate du président Chirac.

Docteur en droit et en sciences politiques, titulaire d’une maîtrise d’ethnologie et du Certificat d’aptitude à la profession d’avocat, son arrivée au ministre de la Défense en 2002 est pour beaucoup, une surprise. Peut-être en premier lieu pour elle-même qui se serait plutôt vue aux Affaires étrangères ou à la Justice.

La dernière campagne présidentielle l’a vue hésiter. Désireuse d’incarner un « gaullisme de renouveau », MAM a laissé planer le plus longtemps possible l’hypothèse d’une candidature. Elle n’y a renoncé qu’au tout dernier moment, le 12 janvier, pour apporter finalement son soutien à Nicolas Sarkozy.

Source: Agence France Presse

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