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Le bilan de 5 ministres du Gouvernement Villepin: Gilles de Robien laisse des chantiers inachevés

Son prédécesseur François Fillon avait fait, selon les mots de Jacques Chirac, « trop de réformes difficiles, impopulaires ». Lorsqu’il arrive Rue de Grenelle, le 2 juin 2005, la mission de Gilles de Robien est de pacifier un monde éducatif (enseignants, lycéens et parents d’élèves) que la loi Fillon sur l’école avait mis en ébullition.

Chargé de mettre en oeuvre la loi sur l’école du 23 avril 2005 de son prédécesseur et de gérer la réduction des moyens prévue pour les collèges et les lycées, il a dû, sous la contrainte du choc de la crise des banlieues à l’automne 2005 et de la mobilisation contre le contrat première embauche (CPE), ouvrir de nouveaux chantiers.

L’apprentissage à 14 ans, la réforme de l’éducation prioritaire, qui dote 249 collèges dits « ambition réussite » de moyens supplémentaires, ou encore l’organisation du débat sur l’université et l’emploi en sont quelques exemples. « Il a été le bon petit soldat d’une politique qu’il n’a pas vraiment décidée lui-même », juge Gérard Aschieri, le patron de la FSU, première fédération syndicale de l’éducation. Luc Bérille, secrétaire général du SE-UNSA, retient surtout sa « rigidité excessive et son enfermement idéologique dont le summum aura été cette incroyable polémique sur la méthode globale en lecture. » Ranimée par le ministre, en décembre 2005, cette polémique scellera le divorce entre les enseignants et leur ministre. « Rarement un ministre aura réussi à se couper à ce point-là de l’ensemble des personnels et à le démoraliser », considère M. Aschieri.

Dès lors, le maigre capital-confiance de départ ne fera que diminuer au fur et à mesure des décrets sur les remplacements de courte durée, la bivalence ou le temps de service des enseignants. Ressenti par les « profs » comme une ultime gifle, ce décret, sur lequel les organisations syndicales ont interpellé les candidats pendant la campagne présidentielle, risque de devenir un des dossiers les plus encombrants de l’héritage de M. de Robien.

Source: Catherine Rollot (Le Monde)

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