« Sans blues », selon ses propres mots, Dominique de Villepin devrait présenter mercredi matin la démission de son gouvernement au président sortant Jacques Chirac, avant de remettre, sans doute jeudi, les clés de Matignon à son successeur.
Le Premier ministre avait confié vendredi qu’il démissionnerait « quelques heures avant » la passation de pouvoirs à l’Elysée, programmée mercredi.
Selon la formule consacrée, M. Chirac devrait lui demander d’expédier les affaires courantes jusqu’à l’arrivée de son successeur. Celui-ci sera sans doute François Fillon, conseiller politique du président élu Nicolas Sarkozy, déjà associé à la formation du gouvernement.
Après la nomination de celui-ci, la cérémonie de passation de pouvoirs à Matignon pourrait avoir lieu jeudi ou au plus tard vendredi.
Suivant la tradition, la garde républicaine sera déployée de part et d’autre du tapis rouge déroulé dans la cour jusqu’à l’escalier d’honneur. Le personnel sera présent dans la cour, applaudissant le Premier ministre entrant à son arrivée et le sortant à son départ.
M. de Villepin recevra son successeur dans son bureau pour un entretien. Les principaux fonctionnaires de Matignon, tels que le secrétaire général du gouvernement ou le commandant militaire de la place, seront présentés au nouveau Premier ministre, qui raccompagnera enfin son prédécesseur.
Nommé le 31 mai 2005 en remplacement de Jean-Pierre Raffarin, après l’échec du référendum sur le projet de Constitution européenne, M. de Villepin sera resté à Matignon un tout petit peu moins de deux ans.
Il a mis en avant la semaine dernière son bilan et a vu l’une des clefs du succès à la présidentielle de M. Sarkozy, son ancien rival, dans ses propres « résultats » : combat contre le chômage (baisse de deux points en deux ans) dont il avait fait la « mère des batailles », « modernisation du pays » (« adaptation du droit du travail », « déblocage des freins à l’embauche », « relance de la croissance », « désendettement ») et lutte contre les discriminations.
Très effacé pendant la campagne après avoir dû renoncer à ses propres ambitions élyséennes, M. de Villepin s’était engagé à agir à son poste « jusqu’au dernier jour ».
Afin de préparer le terrain du futur gouvernement et faciliter la transition, il a fait établir un document de « transmission républicaine », compilation de notes fournies par chaque ministre à l’intention de son successeur.
Seuls une poignée de ministres sortants sont pressentis pour appartenir au nouveau gouvernement. Les noms les plus cités : Xavier Bertrand (Santé), Jean-Louis Borloo (Affaires sociales), Michèle Alliot-Marie (Défense).
Se disant « serein » et sans « blues » à la fin de son bail, M. de Villepin avait confié vendredi avoir « de nombreuses envies » pour l’après-Matignon, même s’il n’a pas encore « d’idée précise ».
Certains lui prêtent l’ambition de vouloir se spécialiser dans les questions internationales au sein d’une fondation.
Toujours est-il qu’il entend s’adonner à l’écriture -avec un nouveau livre sur Napoléon programmé pour septembre- et se remettre à une autre de ses passions, le marathon.
Source: Christophe Schmidt et Frédéric Dumoulin (Agence France Presse)