Dimanche, les Français choisissent le sixième Chef de l’Etat de l’Histoire de la Vème République.
Retour sur les élections précédentes…
1958 : l’élection du 21 décembre
L’élection du 21 décembre 1958 est la première élection présidentielle de la Ve République. Elle intervient après la crise de mai 1958 qui a entraîné le retour du général de Gaulle comme chef du gouvernement et l’adoption d’une nouvelle constitution par référendum le 28 septembre, promulguée le 4 octobre. C’est aussi la seule élection présidentielle de ce régime à ne pas se dérouler au suffrage universel direct. En effet, ce mode d’élection du président n’est intervenu qu’après la révision de la Constitution en 1962.
En 1958, le président de la République est donc élu par un collège d’environ 80 000 notables (députés, sénateurs, conseillers généraux, membres des assemblées des territoires d’outre-mer, représentants élus des conseils municipaux). Trois candidats se présentent : Charles de Gaulle, Georges Marrane (Parti communiste français) et Albert Châtelet (indépendant). De Gaulle est élu avec 78,5 % des suffrages exprimés.
1965 : la première élection au suffrage universel
Suite à la réforme de la Constitution de 1962, l’élection présidentielle des 5 et 19 décembre 1965 est la première à se dérouler au suffrage universel direct à deux tours. C’est également pendant cette campagne que la télévision joue un rôle important pour la première fois.
Six candidats se présentent : le président sortant Charles de Gaulle, François Mitterrand (candidat unique de la gauche), Jean Lecanuet (centriste), Jean-Louis Tixier-Vignancour (extrême droite), Pierre Marcilhacy (centre-droit), Marcel Barbu (sans étiquette).
Contrairement à ce qu’on pouvait attendre, Charles de Gaulle (44,6 % des voix) ne passe pas directement au premier tour. Il est en ballotage avec François Mitterrand (31,8 %) et un second tour a lieu. De Gaulle l’emportera au second tour avec 55,2 % des suffrages exprimés.
1969 : des élections après le départ du général de Gaulle
Le contexte de l’élection des 1er et 15 juin 1969 est particulier. Il s’agit de la démission du général de Gaulle provoquée par l’échec du référendum du 27 avril 1969 sur la création des régions et la réforme du Sénat. Pour lui, tout échec à un référendum organisé sur sa demande est considéré comme un désaveu personnel, les électeurs lui reprenant la légitimité qu’ils lui avaient accordé lors de l’élection présidentielle de 1965. L’intérim est assuré, comme le prévoit la Constitution, par le président du Sénat, Alain Poher.
Sept candidats entrent en lice : Georges Pompidou (ancien Premier ministre du général de 1962 à 1968), Alain Poher (président du Sénat), Jacques Duclos (Parti communiste français), Gaston Deferre (SFIO), Michel Rocard (PSU), Louis Ducatel et Alain Krivine. Georges Pompidou arrive largement en tête avec 44,5 %des voix, devant Alain Poher (23,3 % des suffrages exprimés) et Jacques Duclos (21,3 %). Le candidat de la SFIO est éliminé. Au second tour, Georges Pompidou l’emporte avec 58,2 % des voix.
1974 : des élections après le décès de Georges Pompidou
Comme en 1969, le contexte de l’élection présidentielle des 5 et 19 mai 1974 est exceptionnel. Le 2 avril 1974, le président Pompidou décède en cours de mandat. L’intérim est assuré, comme en 1969, par le président du Sénat, Alain Poher.
Le premier tour est marqué par un nombre record de douze candidats (ce qui a justifié par la suite une modification des règles de présentation : on passe en 1976 de 100 à 500 parrainages) et par la première candidature féminine à cette élection (Arlette Laguiller).
À l’issue du premier tour, François Mitterrand, candidat unique présenté par le PS, le PC et le MRG, arrive en tête en réalisant un bon score (43,2 % des suffrages exprimés). On trouve en deuxième position le centriste Valéry Giscard d’Estaing (32,6 % des voix) qui devance le gaulliste Jacques Chaban-Delmas (15,1 % des voix). C’est la première fois qu’un candidat non gaulliste arrive au premier rang des candidats de la droite. Le second tour est très serré, puisqu’en définitive Valéry Giscard d’Estaing ne l’emporte qu’avec 50,8 % des suffrages exprimés devant François Mitterrand (49,2 %).
1981 : la première victoire de la gauche
L’élection présidentielle des 26 avril et 10 mai 1981 est la première victoire de la gauche. Elle se déroule au terme du mandat présidentiel de Valéry Giscard d’Estaing, comme prévu. Dans un contexte de désunion de la majorité sortante (manifestée par la candidature de quatre candidats de droite, dont trois issus du RPR), le président Giscard d’Estaing se représente. Face à lui, notamment, François Mitterrand, Georges Marchais pour le Parti communiste et Michel Crépeau pour le MRG.
Le second tour met face à face les deux candidats qui s’étaient déjà affrontés en 1974. Dans un climat de passion, la campagne oppose deux projets bien différents (libéralisme tempéré à droite, intervention de l’État à gauche). Finalement, le 10 mai, François Mitterrand l’emporte avec 51,8 % des voix. Sa victoire suscite un rassemblement populaire place de la Bastille.
1988 : la réélection de François Mitterrand
Le scrutin des 24 avril et du 8 mai 1988 voit le président sortant se représenter, et le nombre de candidats diminuer à nouveau (neuf en tout au premier tour). Cette élection présente, en outre, la particularité d’opposer un président sortant et un Premier ministre d’un camp opposé, à l’issue de la première expérience de cohabitation en France (1986-1988).
Après un bon score au premier tour (34,1 % des suffrages exprimés), François Mitterrand s’impose au second tour (54,02% des voix).
1995 : premier mandat de Jacques Chirac
L’élection qui a lieu les 23 avril et 7 mai 1995, et qui clôt à nouveau une période de cohabitation (1993-1995), présente la particularité d’opposer, au premier tour, deux personnalités du RPR, Jacques Chirac et Édouard Balladur. Neuf candidats se présentent au total dont, pour le Parti socialiste et après le renoncement de Jacques Delors, Lionel Jospin. Au premier tour, Jacques Chirac arrive devant son concurrent direct du RPR, et Lionel Jospin, de manière inattendue, arrive en tête des candidats.
Au second tour, Jacques Chirac devient président de la République (52,6% des suffrages exprimés).
2002 : le choc du 21 avril et la réélection de Jacques Chirac
L’élection présidentielle des 21 avril et 5 mai 2002 a présenté plusieurs particularités. Première élection pour un mandat présidentiel de cinq ans et non de sept, elle fait suite à une cohabitation de cinq ans entre le président de la République, Jacques Chirac (RPR), et le Premier ministre, Lionel Jospin (PS). Tous deux sont considérés comme les principaux candidats à cette élection et leur duel au second tour ne semble pas faire de doute. Cette élection est aussi caractérisée par un nombre important (16) de candidats au premier tour.
Mais ce sont les résultats du premier tour du scrutin qui constituent l’événement le plus marquant pour la démocratie française. En effet, pour la première fois un candidat d’extrême-droite, Jean-Marie Le Pen, se qualifie pour le second tour de l’élection avec 16,85 % des suffrages exprimés face à Jacques Chirac (19,88% des voix). Lionel Jospin, battu au premier tour, annonce dès le 21 avril au soir son retrait de la vie politique.
La présence du Front national au second tour suscite une mobilisation républicaine. Elle se traduit par de nombreuses manifestations dans les grandes villes françaises et culmine lors du 1er mai, où près d’un million et demi de personnes défilent dans les rues.
Au second tour, le président sortant Jacques Chirac est réélu avec 82,21 % des suffrages exprimés contre 17,79 % pour Jean-Marie Le Pen. Ce score, jamais atteint lors d’une élection, s’explique par le report du vote des électeurs de gauche sur le candidat républicain.
6 mai 2007: à vous d’écrire l’Histoire…
Bon vote !