La présidence du groupe UMP au Palais Bourbon qui, si l’on en croit les sondages, devrait conserver la majorité absolue aux élections des 10 et 17 juin (entre 400 et 450 députés), est d’ores et déjà très convoitée.
Face à Christian Estrosi et Marc Laffineur, Jean-François Copé, ancien ministre du Budget et porte-parole du gouvernement de Dominique de Villepin, apparaît favori.
La formation du premier gouvernement de Nicolas Sarkozy a fait des déçus… dans les rangs de la majorité présidentielle. Ils sont nombreux ceux qui espéraient en être et ont dû se plier à contrecoeur à la consigne du chef : un gouvernement resserré, « paritaire » et où sont réservées des places aux ralliés venus d’ailleurs. Reste, évidemment, la session de rattrapage à la distribution des postes de secrétaires d’Etat, après les élections législatives, mais, là aussi, il n’y en aura pas pour tout le monde.
Dès lors, certains ont décidé de prendre position pour les autres postes à pourvoir. La compétition est d’ores et déjà engagée pour la présidence de l’Assemblée nationale et pour celle du groupe des députés UMP.
Pour la présidence du groupe UMP, Jean-François Copé part favori. L’ancien ministre du budget, éconduit du nouveau gouvernement, se prévaut de la « promesse » que lui a faite M. Sarkozy. M. Fillon lui a confié une mission temporaire sur la « modernisation du travail parlementaire », dont il entend faire son programme de campagne auprès des élus de l’UMP. « A partir du moment où j’ai vocation à présider le groupe de la majorité, il est préférable que j’arrive avec un projet politique », estime-t-il.
M. Copé ne veut pas voir en Christian Estrosi un concurrent réel : « Estrosi, c’est du dépit amoureux. Il s’imaginait que, parce que c’était un ami de trente ans de Nicolas Sarkozy, il devait être ministre. J’ai cru comprendre qu’on lui avait promis un secrétariat d’Etat mais, en attendant, il montre ses muscles. »
Pour M. Estrosi, au contraire, « il s’agit d’un choix mûrement réfléchi depuis longtemps ». Il met en avant « une fidélité qui ne s’est jamais démentie à Nicolas Sarkozy ». « C’est une place qui doit revenir à quelqu’un dont le président de la République doit savoir qu’en aucune circonstance il ne lui fera défaut », insiste-t-il, comme pour mieux souligner que son adversaire n’est pas exempt de tout soupçon.
Sans grand espoir, Marc Laffineur a également déclaré, jeudi 31 mai, sa candidature. En sortant de l’ombre, l’ancien vice-président du groupe UMP espère ainsi pouvoir éventuellement décrocher la présidence de la commission des finances, si celle-ci ne revient pas à un membre de l’opposition, comme s’y est engagé M. Sarkozy, au grand dam de tous ces dignitaires de la majorité en quête de reconnaissance.
Source: Bruno Roger (Le Monde)