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Le bilan de 5 ministres du Gouvernement Villepin: Philippe Douste-Blazy, le diplomate de circonstance

« Des affaires pas si étrangères »… Le titre du livre publié par Philippe Douste-Blazy quelques mois avant de quitter le Quai d’Orsay pouvait se lire comme une pointe d’ironie, un pied de nez aux détracteurs. Le ministre des affaires étrangères voulait-il dire par là que tout compte fait la diplomatie ne lui était pas si étrangère, du moins avait-elle cessé de l’être ?

Ancien maire de Lourdes et de Toulouse, ancien ministre de la santé, et de la culture, Philippe Douste-Blazy a été nommé à ce poste en juin 2005 par Jacques Chirac, qui voulait le remercier d’avoir orchestré le ralliement d’une partie de l’UDF à l’UMP. C’est peu dire que son départ du « Quai » ne sera pas regretté par le corps des diplomates de profession. « Paillettes », « Mickey d’Orsay », « ministère de l’humanitaire »… les expressions n’ont pas manqué, en coulisses, pour évoquer sa méconnaissance des dossiers, ses approximations, et son goût insatiable pour les caméras et les micros – bien plus que pour les subtilités de la géopolitique, le poids de l’Histoire, ou l’épaisseur des négociations ardues.

Cela donna des couacs, comme le jour où M. Douste-Blazy déclara sans hésiter que le programme nucléaire iranien était militaire, alors que tout l’enjeu des efforts diplomatiques occidentaux consistait à demander à Téhéran de fournir la preuve du contraire. Il eut aussi des propos malheureux, tenus à Beyrouth en pleine guerre Hezbollah-Israël, lorsqu’il loua le rôle « stabilisateur » de l’Iran.

Et puis, l’ombre d’un scandale, celui d’une scène de dispute privée, dans un hôtel de luxe marocain, n’a rien fait pour rectifier son image. Celle-là même qu’il a tant cherché à soigner, en s’engageant avec conviction en faveur des financements innovants et du fonds Unitaid, une structure basée à Genève, dont il s’est assuré la présidence.

Source: Natalie Nougayrède (Le Monde)

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