« Une autre vie commence. je suis un homme de mission, je suis un homme de passion aussi. Donc à partir de cette situation je serai amené à faire mes choix », a affirmé le Premier ministre sur France-Info. « Je veux continuer à servir mon pays, je veux continuer à servir mes passions ».
Dominique de Villepin a réaffirmé qu’il ne serait « pas candidat aux législatives« . Quant à des fonctions aux Nations unies, il a expliqué qu’à l’ONU « l’ensemble des postes sont aujourd’hui remplis, donc il faut plutôt se montrer ambitieux et soucieux d’avancer là où il y a des postes disponibles ». « A ma connaissance, ce n’est pas le cas de l’ONU », a-t-il dit.
Le Premier ministre a confirmé sa présence dimanche au palais omnisports de Bercy, à Paris, aux côtés de Nicolas Sarkozy, mais n’a pas précisé s’il s’exprimerait à la tribune.
« Je suis un Premier ministre heureux de voir que sa famille politique est en tête. (…) Je serai ravi d’être à cette occasion avec l’ensemble de ma famille politique rassemblée », a-t-il dit.
Après un déjeuner de réconciliation à Matignon soigneusement mis en scène mardi, la rivalité entre les deux hommes appartient officiellement au passé.
Fort discret durant la campagne du premier tour, Dominique de Villepin, qui ne dédaignait pas quelques piques à l’adresse de l’ancien ministre de l’Intérieur, se range désormais avec un enthousiasme inusité derrière Nicolas Sarkozy, dont il n’hésite plus à répéter le nom. Jusqu’à épouser son concept de « rupture ».
« Pour faire passer un message politique qui est en l’occurrence celui de la nécessité du changement dont tout le monde convient, il faut parfois emprunter des chemins surprenants« , a justifié le chef du gouvernement.
« Le mot rupture, qui était pour moi difficilement acceptable il y a quelques mois, aujourd’hui qu’est-ce qu’il veut dire? Il veut dire qu’il faut tout simplement aller plus loin dans la voie de changement et qu’il faut faire différemment sur un certain nombre de sujets. Moi je m’y retrouve tout à fait », a-t-il affirmé.
« Je passe le témoin à quelqu’un qui aujourd’hui peut permettre à notre pays d’aller plus vite et plus loin, Nicolas Sarkozy, j’en suis très heureux. Je fais tout pour que ce passage de témoin puisse se passer dans les meilleures conditions », a-t-il assuré en « Premier ministre heureux de voir que les Français croient en l’action politique« .
Pour Dominique de Villepin, Nicolas Sarkozy a « un temps d’avance » sur la candidate socialiste Ségolène Royal, dont il n’a jamais cité le nom.
Il est « celui qui offre la réponse la plus mûrie, la plus réfléchie, et donc la plus crédible ». « En politique, il n’y a pas de mystère : l’expérience, cela pèse, cela compte. Le fait de connaître les dossiers, le fait d’être aux affaires, le fait d’avoir l’expérience internationale, nationale (…), cela peut faire la différence« .
Le Premier ministre a insisté sur le « rassemblement » de la droite, critiquant en creux l’éclatement de la gauche, qui dispose d’un réservoir naturel de voix inférieur à 37% pour le second tour de la présidentielle.
« Le fait de bénéficier d’une logique de rassemblement de l’ensemble d’une famille, d’un grand mouvement populaire (..), c’est aussi un atout. Cela permet de se sortir de la gangue politicienne », a-t-il jugé.
« Quand je regarde la gauche, qu’est-ce que je vois? Je vois beaucoup d’impréparation. Je me dis que décidément pendant cinq ans, la gauche ne s’est pas mobilisée autour de la réponse aux préoccupations des Français. De ce point de vue, Nicolas Sarkozy a un temps d’avance », a-t-il poursuivi.
Dominique de Villepin a loué « la vision » du candidat de l’UMP – « elle s’appuie sur des valeurs, sur une volonté de changement » -, sa « volonté d’une action équilibrée » : « quand il insiste sur ce triptyque croissance-travail-investissement, il montre bien que sur chacun de ces domaines, il faut avancer et avoir une crédibilité ».
Nicolas Sarkozy « a indiqué sa volonté d’engager une négociation sociale avec les partenaires sociaux sur des sujets aussi importants que l’égalité salariale, la flexi-sécurité les conditions de travail. On voit bien à quel point le travail est au coeur de son projet« , a poursuivi le Premier ministre. « Il propose un calendrier : C’est très important d’être capable de dire aux Français quand on fera les choses et comment ».
Bref, Dominique de Villepin est dans « un état d’esprit merveilleusement serein, soucieux de maximiser toutes les chances qui sont celles de ma famille et de Nicolas Sarkozy ».
« Pour moi, c’est l’achèvement le plus important. Que ma famille politique, que Nicolas Sarkozy puisse l’emporter au deuxième tour« , a-t-il lancé.
Sources: Associated Press et Reuters