Dominique de Villepin, dont le bail à Matignon s’achève dans moins d’un mois, apparaît totalement absent du devant de la scène politique et médiatique pendant la campagne présidentielle.
Alors qu’il avait multiplié les déplacements en province pendant ses 18 premiers mois à Matignon, sa dernière visite sur le terrain remonte au 8 décembre.
Depuis son ultime conférence de presse mensuelle, il y a 15 jours, M. de Villepin n’est apparu dans les médias que pour sa participation, le 9 avril, aux commémorations de la bataille de Vimy, dans le Pas-de-Calais, présidées par la reine d’Angleterre Elizabeth II.
Et cette semaine, le service de presse de Matignon n’a pas publié l’agenda de ses activités officielles.
Malgré cette ambiance de fin de règne, son entourage assure qu’il poursuit normalement ses activités de chef du gouvernement. Lundi midi, il a ainsi reçu le Premier ministre guinéen Lansana Kouyaté, et dans l’après-midi, il devait rencontrer le président égyptien Hosni Moubarak.
« Le villepinisme est dissous dans la campagne présidentielle« , analyse Jean-Luc Parodi, directeur de recherche au Centre d’études de la vie politique française.
De fait, M. de Villepin, qui a longtemps rêvé pouvoir concourir pour l’Elysée, même s’il a toujours affirmé officiellement ne nourrir aucune ambition présidentielle, ne participe pas du tout à la campagne.
Pourtant, le 12 mars, en annonçant son ralliement au candidat de l’UMP Nicolas Sarkozy, le Premier ministre avait affirmé qu’il serait « à ses côtés ». « Nous avons été ensemble au gouvernement, nous serons ensemble dans cette bataille », avait-il lancé.
Depuis, les deux hommes ne sont guère apparus ensemble, hormis sur le perron de Matignon, le 26 mars, lors de la démission de l’ancien ministre de l’Intérieur.
Pas de déplacements ni de meetings communs pour l’instant. Le 2 avril, lorsqu’il avait renouvelé sa confiance à M. Sarkozy -timidement et en lui lançant quelques piques-, M. de Villepin avait pourtant assuré que « la chose est prévue ».
Mais, à six jours du premier tour, « rien n’est arrêté », indiquait lundi l’entourage du Premier ministre.
Quant à l’après-Matignon, M. de Villepin reste assez discret sur ses intentions. Tout juste a-t-il confié qu’il désirait se remettre à « enseigner », même s’il n’entend pas en faire son « activité principale ».
Dans sa dernière édition, L’Express affirme que Barry Diller, magnat américain des médias et d’internet, a proposé au Premier ministre de « le rejoindre à la tête de la fondation qu’il va créer dès cet été autour des valeurs de paix et de justice ».
Source: Frédéric Dumoulin (AFP)