Hervé Mariton n’a pas changé. Promu ministre de l’Outre-Mer il y a dix jours, l’élu de la Drôme est et restera villepiniste. « Je suis un fidèle. C’est vrai qu’il aurait pu y avoir d’autres scénarios dans cette présidentielle, confie-t-il dans son nouveau bureau de ministre…
…Mais aujourd’hui, il y a un seul candidat UMP, c’est Nicolas Sarkozy. Être cohérent, c’est faire campagne pour le candidat de sa famille. »
Hervé Mariton l’avoue sans tourner autour du pot. Il a eu « des états d’âme mais il les a réglés », dit celui qui a ferraillé non sans un certain courage contre des positions du président de l’UMP. « Il y a douze candidats et, le meilleur des douze, c’est Nicolas Sarkozy. »
Déterminé à rassembler toutes les sensibilités du parti majoritaire, Nicolas Sarkozy a proposé à l’élu de Rhône-Alpes de prendre la parole jeudi soir, à Eurexpo, à Lyon. Un autre grand soutien du premier ministre, le député Georges Tron, avait eu droit au même signe de bienveillance, le mois dernier, lors d’un meeting du candidat, à Villebon-sur-Yvette.
Rentré dans le gouvernement pour un CDD de très courte durée (cinquante jours), Hervé Mariton entend défendre le « bilan » de Dominique de Villepin. « À chacun son clavier. Sarkozy revendique de ne pas être en charge du bilan. Moi, en tant que villepiniste, je suis dans mon rôle ».
Se retrouve-t-il dans la ligne politique de fermeté défendue par le candidat ? « Sarkozy veut répondre à l’exaspération des Français. Il y a évidemment un choix tactique de premier tour. Il a raison. Maintenant, nous les villepinistes, on peut apporter une plus-value pour le second tour. Tout ça peut s’articuler. » Le maire de Crest (Drôme) reprend à son compte la notion de « nouveau partage » défendue par le premier ministre, lundi, lors de sa dernière conférence de presse.
Candidat contre Bayrou en 1998
Contrairement à son ami et ministre villepiniste François Goulard, Hervé Mariton n’a pas eu la tentation bayrouiste. « Je ne suis pas un inconditionnel de Sarko mais franchement je trouve Bayrou pas très apaisant. Il tâtonne dans ses réponses alors que Sarkozy est clair dans ce qu’il veut mettre en oeuvre », résume l’ancien député UDF qui garde en travers de la gorge la censure du gouvernement Villepin. Surtout, Mariton n’oublie pas un souvenir : « J’ai été candidat contre Bayrou à la présidence de l’UDF en 1998. J’avais fait 10 %. »
Source: Bruno Jeudy (Le Figaro)