En un an, 105 700 emplois marchands ont été créés, dont la moitié durant le seul deuxième trimestre 2006.
Quelle que soit la lorgnette par laquelle on le regarde, le marché de l’emploi est bien en phase d’accélération. C’est ce que confirment les résultats provisoires de l’enquête trimestrielle réalisée par l’Insee et diffusée hier par le ministère de l’emploi. « Les effectifs salariés dans les secteurs concurrentiels ont progressé de 0,3 % au deuxième trimestre », indique l’enquête, ce qui signifie que 51 900 nouveaux emplois marchands ont été créés durant cette période. C’est mieux qu’au premier trimestre, où les créations d’emploi s’étaient élevées à 12 400, en hausse de 0,1 % sur les trois derniers mois de 2005. En un an, 105 700 emplois concurrentiels ont été créés, portant à 15,56 millions leur nombre fin juin. La progression la plus rapide depuis cinq ans.
Ces résultats sont d’autant plus encourageants qu’ils ne prennent en compte que les entreprises de plus de dix salariés, c’est-à-dire qu’ils ne recoupent que les trois cinquièmes environ du marché de l’emploi français. En particulier, n’y figurent pas l’évolution dans les petites entreprises ou encore dans l’artisanat, secteurs en pleine croissance ces derniers mois, sous l’effet notamment de la mise en place du contrat nouvelle embauche (CNE) ou du développement des services à la personne.
La dernière enquête de l’Unedic qui couvre un champ plus large comprenant les petites entreprises et les services aux particuliers fait ainsi état de la création de 48 300 postes au premier trimestre, soit quatre fois plus que les statistiques de l’Insee. Au-delà de ces différences de fourchette, toutes les enquêtes se rejoignent dans la décomposition des secteurs qui embauchent. Au deuxième trimestre, selon le ministère de l’Emploi, le secteur de la construction est resté particulièrement dynamique, avec 5 200 nouveaux postes (+ 0,4 %). Sur un an, ce secteur a généré 41 800 emplois. Le tertiaire reste lui aussi en forte croissance : 137 800 emplois y ont été créés en un an. A l’inverse, le déclin de l’industrie se prolonge : 18 600 postes ont disparu au deuxième trimestre, selon l’Insee, et 74 000 sur un an.
La semaine dernière, le ministre de l’Économie, Thierry Breton, avait indiqué qu’en 2006 la France créerait 200 000 emplois, et « peut-être même davantage ». Les statistiques publiées hier ont conforté cette analyse. « Elles sont en avance sur nos propres estimations », explique-t-on à Bercy D’autant que, même s’ils couvrent le deuxième trimestre, ces chiffres ne tiennent pas compte de la performance de l’économie entre avril et juin, où le PIB aurait crû de 1,1 %. « Les plein effets sur l’emploi de cette croissance se feront sentir d’ici à six mois, c’est-à-dire en fin d’année », soutient-on à Bercy.
