Suite et fin de l’interview donnée par Dominique de Villepin au quotidien catalan La Vanguardia…
Chirac est le premier Président de la Vème République poursuivi par la justice. Cela nuit-il à vos aspirations?
Clairement, la majorité des Français souhaite que la justice fonctionne de façon sereine mais indépendante mais sans exagérer les choses. Les Français comprennent la nécessité d’aller jusqu’au bout des procédures, mais en même temps ils savent que le Président Chirac est un homme honnête qui ne doit pas être poursuivi de façon infamante.
Il garde scrupuleusement le silence depuis 2007…
Il me semble qu’il serait intéressant d’écouter ses idées.
Vous avez mené une carrière admirable de fonctionnaire de la République, mais vous n’avez jamais gagné une élection…
Ce n’est pas que je n’ai jamais gagné une élection. C’est que je ne me suis jamais présenté, d’où l’intérêt que j’ai de compléter ma formation, comme un jeune élève qui a le désir de connaître et de découvrir.
Quel est l’état d’esprit des Français, qui sont tellement enclins au pessimisme?
Ce qui me frappe beaucoup, c’est la volonté des gens de regarder en avant. Il serait facile aujourd’hui de baisser les bras, mais je ne vois pas cela. Les gens veulent croire qu’il est possible de sortir de la crise par le haut et que leur pays, la France, a des cartes à jouer.
Vous admirez quelque chose chez Sarkozy?
Il a de l’énergie pour apporter des réponses à notre pays. S’il revient à un équilibre institutionnel, s’il écoute davantage le gouvernement, s’il donne un signal fort de justice sociale… il a l’énergie pour éviter que ce quinquennat ne soit un échec.
Source: J. Luna / G. Saura (La Vanguardia)