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Le Finistère, cinquième étape du Tour de France de Dominique de Villepin à la rencontre des Français

« Qui c’est la star du jour ? » questionne une mère de famille. « Dominique de Villepin ! » lui répond une retraitée. L’ancien Premier ministre, était l’invité, ce lundi de son ami Jacques Le Guen, député UMP et candidat aux régionales.

En fin de matinée, il a passé trois quarts d’heure sur le marché de Lesneven, en présence, entre autres, de François Goulard, député-maire de Vannes. Assailli par les journalistes, Dominique de Villepin y a reçu un bon accueil, a serré des mains, signé des autographes et passé la main sur les cheveux des enfants.

Cette journée « terroir » s’est poursuivi lundi après-midi avec la visite d’exploitations agricoles et des rencontres avec des élus et des militants.


Pour l’Agence France Presse: La « partie de campagne » de Villepin dans le Finistère

Vaches, cochons, tomates… L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a sillonné le Finistère lundi, entouré de nombreux journalistes, pour parler agriculture, lancer quelques piques au gouvernement et tracer son sillon pour 2012.

« Au programme du jour, la Bretagne, l’agriculture, les tomates, les cochons et l’apprentissage. En bref, la vie quotidienne », résume l’ex-ministre des Affaires étrangères.

Première étape, un producteur de tomates et une coopérative. Lyrique, Dominique de Villepin salue « la magnifique agriculture, enjeu de puissance et d’indépendance pour la France ».

Il lance sa première flèche à Nicolas Sarkozy. « C’est toujours au plus haut niveau de l’Etat que se donne l’impulsion. Bruno Le Maire (ministre de l’Agriculture, qui fut son directeur de cabinet à Matignon, ndlr) se donne du mal, mais rien ne remplace l’engagement personnel du chef de l’Etat, comme l’avait fait Jacques Chirac ».

L’agriculture, confie Villepin, « c’était la passion de mes grands-parents » dans le Limousin. Pour comprendre les agriculteurs, il faut « aller sur le terrain ».

Relayant les inquiétudes des producteurs, il qualifie la taxe carbone de « taxe sur la ruralité ».

Au marché de Lesneven, où la « caravane » des quelque cinquante journalistes qui l’escortent fait étape, Villepin teste sa popularité dans le fief de son ami, le député Jacques Le Guen.

Il serre ses mains, pose pour les photographes, glisse des mots aimables aux commerçants. « Si vous vous présentez en 2012, je vote pour vous pour virer le petit », lui lance un passant. Abordé par un lauréat du concours Lépine, Villepin lui demande : « vous n’auriez pas quelques trucs en matière politique ? » « C’est le concours Villepine », s’amuse un proche de l’ancien ministre.

« Je vous vois président de la République », lui dit un vieux monsieur. « Vous avez des dons de voyance », réplique-t-il.

Veste kaki sur costume gris, visage hâlé, l’ex-secrétaire général de l’Elysée attire les regards. « Un bel homme », s’extasient deux femmes. « S’il ne part pas avec une Bretonne, il aura de la chance », s’amuse son entourage.

Quelques saucisses chaudes, un verre de bordeaux dans un bar et en route pour déjeuner dans un centre de formation en alternance.
Interrogé par des élèves, Villepin explique que la politique n’est pas un métier mais un service aux autres, voire un sacerdoce. « Elle vous attrape parfois par le dos et vous fait subir toutes sortes de tortures », explique-t-il, sans citer l’affaire Clearstream.

L’homme politique, selon Villepin, doit être à l’écoute. Quant au débat sur l’identité nationale, « il faut avoir le bon sens de comprendre que ce n’est pas la préoccupation des Français. On ne joue pas de la politique comme on joue au flipper ».

« Il faut apprendre à sortir des sentiers battus pour répondre aux attentes des Français », ajoute le candidat potentiel à la présidentielle.

Les épreuves ? « Elles servent à tester votre capacité à ne pas vous détourner de l’objectif que vous vous êtes fixé. Rien n’est écrit »…

Critiqué pour ne s’être jamais présenté à une élection, Villepin assume: « l’idéologie, l’esprit partisan ne correspond pas à ma démarche, car il tend à isoler, couper la Nation plus qu’à l’ouvrir ».

Visitant une porcherie en fin d’après-midi, l’ex-Premier ministre s’émerveille sur la taille d’un animal: « ce cochon est un cochon royal ». Puis il saisit un porcelet et lance, ironique, à l’adresse de journalistes: « ça me rappelle quelqu’un »…

Dans Le Télégramme, mardi matin: Dominique de Villepin en tenue de campagne

Dominique de Villepin était en visite, hier, dans le Nord-Finistère, sur les terres de Jacques Le Guen. Comme un non-candidat en campagne…

« Je suis ici par la volonté d’un homme, Jacques Le Guen ». Dominique de Villepin aurait pu se paraphraser lui-même tant il a tenu, hier, à rendre hommage au député UMP. Côte à côte, les deux hommes ont battu la campagne nord-finistérienne, fief de Jacques Le Guen, probablement le seul parlementaire à avoir réussi un singulier doublé: se faire choyer par Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin à trois mois d’intervalle. Rare par les temps qui courent.

Dominique de Villepin a beau dire qu’il n’était là que pour répondre à l’invitation de Jacques Le Guen, ami et fidèle lieutenant, cette étape finistérienne avait tout de la première grande journée de campagne pour celui qui n’est encore qu’un non-candidat. Il faudra attendre quelques mois pour que claque sous d’autres cieux le nom de l’ex-Premier ministre, mais la journée d’hier avait déjà tout du premier test grandeur nature dans la France profonde. Dans son sillage marchaient quelques-uns de ses plus précieux soutiens (François Goulard, Jacques Le Guen, Jean-Pierre Grand, député de l’Hérault) et, tout au long de la journée, Dominique de Villepin a enfilé les habits d’un futur présidentiable. Gaullien jusque dans la taille et l’allure, chiraquien dans les leçons de campagne qu’il semble avoir retenues de son mentor. Il serre des mains à la volée, certes, un peu moins vite que Jacques Chirac, mais reprend sans cesse la même petite phrase que l’ex-président: « Comment allez-vous? ». Et pour marquer sa différence, il appuie sur le mot « tolérance », répète qu’il « n’est pas un homme pressé » et distribue des sourires ravageurs à faire rosir les passantes.

Devant une impressionnante nuée de cameramen et photographes (plus que le candidat Sarkozy lors de son passage au Cross Corsen, en 2007!), Dominique de Villepin a effectué, hier, un véritable décathlon. Une dizaine de rendez-vous dans cette journée tout au long de laquelle il a côtoyé des producteurs de légumes, des éleveurs laitiers et porcins, des élèves de BEP, des élus, des militants… Avec, en point d’orgue, un passage sur le marché de Lesneven qui restera dans les annales. Certains stands ont failli valser tant il y avait de cohue autour d’un personnage d’État à la non-candidature aussi explicite. Goguenard, François Goulard buvait du petit lait dans le sillage de son chef de file. Et l’ex-ministre n’a, bien sûr, pas pu s’empêcher de placer sa petite phrase du jour. À un journaliste facétieux qui tendait son micro à un cochon, il a lancé: « Vous interviewez Lefebvre? ». Le genre de petit détail qui sent vraiment la campagne!

Dans Le Parisien: Dominique de Villepin charme les Bretons

Pour quelqu’un qui n’a jamais été élu, Dominique de Villepin a le contact plutôt aisé avec les Français ! Sur le marché de Lesneven hier, dans le fief de son ami député Jacques Le Guen, l’ancien Premier ministre en a fait la démonstration. Un large sourire aux lèvres, il va au contact, serre les mains à tour de bras, avec de sonores et chaleureux : « Bonjour, comment allez-vous ? » « On mangerait bien avec vous », flatte-t-il la charcutière.

« Oh la chance ! » exultent deux jeunes femmes après qu’il les eut saluées. « S’il repart pas avec une Bretonne, il aura du bol ! » se marre un passant. « Si vous vous présentez en 2012, je voterai pour vous, pour virer le Petit ! » lui promet un retraité. Un plus jeune l’interpelle : « J’ai confiance en vous, pas en Sarkozy. » Un monsieur ne peut s’empêcher de comparer : « Lui au moins, il est poli, il traite pas les gens de cons. » Même la militante socialiste qui tracte pour les régionales est sous le charme. « Les politiques qui se donnent du mal, on les salue », la félicite Villepin. « Moi, je suis de droite, gaulliste et chiraquienne, l’interpelle une vieille dame. Et
je trouve qu’il y a trop de ministres et de députés. » « On fera des économies, sur ces sujets-là en tout cas », lui promet le quasi-candidat.

Au café du village, à l’heure de l’apéro, l’ancien Premier ministre engloutit de la saucisse chaude et un verre de fronsac : « L’appétit, c’est indispensable en politique. Il faut savoir se tenir à table, et aimer le terroir. » Comme pour mieux s’inscrire dans les pas de Jacques Chirac, avec qui il déjeunera dans les prochains jours, et souligner sa différence avec l’actuel président, il est venu en Bretagne parler agriculture, un sujet sur lequel Nicolas Sarkozy n’est guère en pointe. Or « l’agriculture, ça se défend au sommet de l’Etat, ça doit être une préoccupation quotidienne du chef de l’Etat », sermonne Villepin. Il critique aussi la taxe carbone, cette « taxe sur la ruralité ». Et condamne une nouvelle fois le débat sur l’identité nationale : « On ne joue pas à la politique comme on joue au flipper, il ne suffit pas de faire un strike. »

Le soir, devant quelque 400 personnes, il fait un pas de plus vers la candidature : « La France nous appelle, elle a besoin de nous, et nous sommes là pour la servir. » Mais c’est dans une porcherie, un porcelet dans les bras, qu’il se fera le plus cruel avec ce rival jamais nommé. « Ça me rappelle quelqu’un », plaisante-t-il en toisant l’animal. Avant de se reprendre, hilare : « C’est vrai, elle est facile… »

Dans Le Télégramme, lundi après-midi: Dominique de Villepin fait campagne

Entouré de cochons voués au croc de boucher, Dominique de Villepin a pris un porcelet dans ses bras, ce lundi après-midi à Lanhouarneau. « Il vous rappelle quelqu’un ? Moi aussi… », a-t-il lancé aux journalistes qui se bousculaient autour de lui. Mais de qui diable parlait ainsi l’ancien premier ministre ?

Toujours est-il que, pour sa première véritable apparition publique depuis sa relaxe dans le procès Clearstream, Villepin est venu serrer autant de louches qu’il a pu, sur le marché de Lesneven, le matin, en compagnie de son ami Jacques Le Guen, en pleine campagne pour les régionales. François Goulard, député-maire de Vannes, les accompagnait.

« L’important, c’est de séduire les électeurs, pas les militants », a répondu à des passants celui qui n’a jamais été candidat, pour l’heure, à une élection. « Les appareils, c’est autre chose… », a insisté le peut-être futur candidat à la présidentielle de 2012. Lui-même et ses soutiens ont laissé planer le mystère à ce sujet, au fil des interviews quasi incessantes des journalistes de télévisions nationales. Mais toute son attitude plaidait pour une pré-campagne personnelle en même temps qu’un soutien aux régionales.

Dominique de Villepin est allé goûter les fraises de Plougastel, a tranché et dégusté comme monsieur tout-le-monde un saucisson dans un brasserie de Lesneven, avant de rencontrer le maire de Lanhouarneau. Ce dernier lui a expliqué, dans son élevage, les problèmes que rencontre la profession.

Avant de poursuivre sa route vers Plouescat et Plouider, où il doit rencontrer des élus après 18 h, l’ancien premier ministre a revêtu la combinaison et la fraise qui convenaient, dans la porcherie, et joué les « Jacques Chirac au salon de l’agriculture ». Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire, tout de même, quand on est presque candidat… Reste qu’on ne voit toujours pas à qui le porcelet lui faisait penser…

Dans Le Journal du Dimanche: Dominique de Villepin part à la campagne

Pour sa première sortie publique depuis sa relaxe dans l’affaire Clearstream, Dominique de Villepin s’est rendu en Bretagne, ce lundi. L’occasion pour l’ancien Premier ministre de marcher sur les pas agricoles de Jacques Chirac. Et de se rappeler aux bons souvenirs du chef de l’Etat.

Dominique de Villepin est en campagne, mais pas la même que les autres. Alors que le monde politique n’a que le mot « régionales » à la bouche, l’ancien premier ministre voit un peu plus loin. Pour sa première sortie médiatique après sa relaxe dans l’affaire Clearstream, il s’est rendu à Plouider, dans le Finistère, à l’invitation du député UMP Jacques Le Guen. Et comme un clin d’œil du destin, c’est le monde agricole, si cher à son mentor, qui s’est retrouvé au cœur de son discours.

Dominique de Villepin est chiraquien. Et anti-sarkozyste. Quand il se rend en province pour aller à la rencontre des Français, il se fait un plaisir de rappeler ces (ses) vérités aux amnésiques. C’est donc tout naturellement de la crise du monde agricole qu’il a parlé, des mains paysannes qu’il a serrées. Devant des dizaines d’élus et de sympathisants, l’ancien Premier ministre a rappelé que « l’agriculture française, l’agriculture bretonne, c’est l’affaire de tous, c’est un enjeu majeur », saluant au passage « l’excellence agricole » qui représente « une puissance, un pouvoir vert ». Et de clamer qu’il « n’est pas question que la France l’abandonne à d’autres pays, comme les Etats-Unis ou d’autres pays qui émergent ». Les nostalgiques du discours de New York ont apprécié.

Dominique de Villepin, vilipendé pour ne s’être jamais présenté devant les électeurs depuis le début de sa carrière, a assuré que « son état d’esprit, c’est d’aller à la rencontre des Français. Je suis là pour le plaisir d’être là, mais aussi pour apprendre et comprendre. » Il s’est donc complètement immergé dans les problèmes de la ruralité, visitant une entreprise de fruits et légumes, un centre de formation professionnelle, des élevages de porcs et de vaches laitières. « Cela me rappelle beaucoup de choses. Nous avons tous été très influencés par le style Chirac », reconnaît Brigitte Girardin, la présidente du club Villepin, dans Le Figaro. Chiraquien, donc. Mais aussi anti-sarkoziste, on l’a dit.

S’il a assuré en préambule vouloir « se placer au dessus des partis », le relaxé de l’affaire Clearstream n’a pas mis bien longtemps à se rappeler au bon souvenir du chef de l’Etat, sans jamais le citer une seule fois. Il a ainsi assuré que « les réformes se sont multipliées sans pour autant que leur compréhension se fasse suffisamment lisible », et ajouté qu’il « va falloir fixer clairement les priorités ». Pour lui, la carte judiciaire « ne prend pas en compte les évolutions démographique », la taxe carbone, elle, « doit être juste et efficace ». L’identité nationale? « Ce n’est pas le problème des Français. On ne joue pas en politique comme on joue au flipper. » Lui, critique à l’encontre du chef de l’Etat? Faux, jamais on ne l’entendra « émettre aucune critique personnelle contre Nicolas Sarkozy. » Comme son mentor, en somme.

Dans Le Figaro: La partie de campagne de Dominique de Villepin

Pour son premier déplacement depuis sa relaxe,l’ancien premier ministre avait choisi la Bretagne.

« Regardez, il prend tant de plaisir. C’est une métamorphose. » Le déplacement de Dominique de Villepin en Bretagne ne fait que commencer mais pour Brigitte Girardin, c’est déjà un succès. Au Café des Bretons, la présidente du club Villepin observe l’ancien premier ministre partager un verre de vin avec les habitués. « Cela me rappelle beaucoup de choses. Nous avons tous été très influencés par le style Chirac », raconte l’ex-ministre.

Pas besoin d’appuyer davantage le trait: de l’exploitation de tomates au marché de Lesneven, en passant par l’élevage porcin, le programme est signé. Photographes et cameramen s’en donnent à cœur joie: Villepin claquant des bises, Villepin ébouriffant les enfants, Villepin et les petits cochons…

« Mon état d’esprit, c’est d’aller à la rencontre des Français, explique Villepin. Je suis là pour le plaisir d’être là, mais aussi pour apprendre et comprendre. » L’homme qui prépare un livre-program
me pour la fin de l’année souhaite voir et entendre avant de proposer. Se lance-t-il en campagne ? Il le nie. Jacques Le Guen, qui le reçoit dans sa circonscription, l’appuie: « 2012 c’est encore loin, à chaque jour suffit sa peine. » Est-il venu soutenir ce fidèle, numéro deux de Bernadette Malgorn aux régionales ? Pas davantage. « Je ne suis là pour aucune campagne », assure-t-il. « L’important, c’est d’être élu par les militants et par les Français. »

Après son déplacement en banlieue à Bondy fin janvier, c’est la rencontre du monde rural et l’agriculture. « Il faut en faire un enjeu national, ce qui implique l’engagement au plus haut niveau de l’État. » Est-ce une critique voilée du travail de son ancien directeur de cabinet, ministre de l’Agriculture depuis juin ? « Bruno Le Maire se donne beaucoup de mal mais rien ne peut remplacer l’intérêt personnel du chef de l’État, insiste Villepin. Le président Chirac était très engagé dans ce combat. » Il n’en dira pas plus.

Tout au long de son déplacement, il émaille pourtant ses visites de réflexions qui sonnent comme autant de piques. La carte judiciaire ? « Elle ne prend pas en compte les évolutions démographiques. » Les déficits ? « Tout devra être mis sur la table au lendemain des régionales. » La taxe carbone ? « Elle doit être juste et efficace ». L’identité nationale ? « Il faut être capable de comprendre que ce n’est pas le problème des Français. On ne joue pas en politique comme on joue au flipper. »

Tout le monde y voit autant d’attaques contre le président de la République. Pas lui, qui assure qu’on ne l’entendra émettre « aucune critique personnelle contre Nicolas Sarkozy ». Il ne prononce son nom qu’une fois. Mais y pense beaucoup. Un cochonnet dans les bras, Villepin ose « Ça me rappelle quelqu’un… » Mais il se reprend avec un large sourire: « Oh d’accord ! Elle est facile. »

Dans L’Express: En Bretagne, Dominique de Villepin se défend d’être en campagne

Candidat potentiel pour la présidentielle de 2012, l’ancien Premier ministre s’est défendu d’être en campagne électorale. Mais il a dressé à Plouider, dans le Finistère, les grandes lignes d’une politique axée sur l’emploi et la défense de l’agriculture et a égratigné Nicolas Sarkozy, à mots couverts.

« Les réformes se sont multipliées sans pour autant que leur compréhension se fasse suffisamment lisible », a-t-il dit. « Il va falloir fixer clairement les priorités », a-t-il ajouté, évoquant l’emploi, la compétitivité et l’économie de la connaissance.

Devant des dizaines d’élus et sympathisants, Dominique de Villepin a dit vouloir se placer au dessus des « clivages » et des « partis ». « L’exigence essentielle, c’est qu’on soit capable de nous retrouver pour défendre l’intérêt de nos territoires, l’intérêt général », a-t-il déclaré. « Laissons de côté les petites querelles qui mobilisent trop souvent l’agenda politique, les susceptibilités, les amours-propres. La France a besoin de nous et nous sommes là pour la servir », a-t-il ajouté.

Invité du député UMP du Finistère, Jacques Le Guen, Dominique de Villepin s’est immergé dans les problèmes de la ruralité et du monde agricole. Il a visité une entreprise de fruits et légumes, un centre de formation professionnelle, des élevage de porcs et de vaches laitières et a distribué autographes, poignées de main et bises aux enfants sur le marché de Lesneven (Finistère).

Rendant hommage à l’ex-président Jacques Chirac, il a plaidé pour l’agriculture et les territoires ruraux et s’est inquiété de la baisse de la part de l’agriculture dans les budgets européens.

« L’agriculture française, l’agriculture bretonne, c’est l’affaire de tous, c’est un enjeu majeur », a-t-il dit, saluant une « excellence agricole qui répond à un impératif de sécurité alimentaire » et représente « une puissance, un pouvoir vert ». « Il n’est pas question que la France l’abandonne à d’autres pays, comme les Etats-Unis ou d’autres pays qui émergent. »

« Que serait la France si l’esprit de nos campagnes, de nos territoires ruraux venaient à s’effacer ? (…) La diversité des productions et des territoires constitue une force qu’il faut défendre », a-t-il ajouté.

Dans Les Echos: Dominique de Villepin fait campagne en vantant la ruralité

L’ancien Premier ministre s’est offert lundi un déplacement dans le Finistère, sur les terres de l’UMP Jacques Le Guen, privé de la tête de liste en Bretagne au profit d’une sarkozyste.

Un ciel bas, un crachin récurrent et un Dominique de Villepin le sourire aux lèvres, goûtant « le plaisir d’être là », suivie d’une nuée de journalistes. Deux semaines après l’annonce de sa relaxe dans le procès Clearstream, l’ancien Premier ministre s’est offert lundi un déplacement taillé sur mesure dans le Finistère. Sur les terres d’un de ses partisans, le député UMP Jacques Le Guen, privé de la tête de liste pour les régionales en Bretagne au profit de la sarkozyste Bernadette Malgorn. Même s’il a pris soin de louer les mérites de son « ami », celui qui ne se cache plus de vouloir offrir une « alternative à droite » en 2012 n’a pas évoqué les échéances de mars. Pas plus qu’il n’a évoqué l’affaire Clearstream, qui reste pour lui une épée de Damoclès après la décision du parquet de faire appel.

Dominique de Villepin voulait parler ruralité et agriculture - »des enjeux de vie »- et toujours de la France. Avec un double message adressé à l’opinion: il travaille à un projet présidentiel et, à défaut de s’être jamais frotté au suffrage universel, est « au plus près des préoccupations » des Français. « Il y a en France beaucoup de souffrances pas suffisamment prises en compte », a-t-il martelé, affirmant avoir, lui, « l’intérêt général chevillé au corps ».

Tambour battant, le dernier chef de gouvernement de Jacques Chirac a visité trois exploitations agricoles, une coopérative, une Maison familiale rurale et un centre de conférence, a rencontré les élus locaux et s’est offert un long bain de foule sur un marché. Suivant le « formidable exemple » de l’ancien président, il a passé la journée à « tâter le cul des vaches » et à serrer des mains, martelant la « passion » de ses grands-parents pour l’agriculture dans le Limousin, son propre amour des « terroirs » de « la cochonnaille » et de la « magnifique » agriculture française. Enarque de formation, diplomate de profession, passionné d’histoire et de littérature, célèbre pour son discours à l’ONU contre la guerre en Irak, l’ancien Premier ministre se pose désormais en défenseur de la ruralité (comme des banlieues, destinations de ses déplacements précédents). Pendant la visite, Jacques Le Guen a dit regretter qu’il n’ait pas été là la veille au soir pour déguster un excellent homard grillé. « Le crabe m’aurait suffi! », l’a coupé Dominique de Villepin.

Accompagné de sa garde rapproche, l’ex-Premier ministre a en fait pris un malin plaisir à prendre Nicolas Sarkozy pour cible, même s’il ne l’a jamais nommément cité. Il a critiqué la taxe carbone, qualifiée de « taxe sur la ruralité ». Il a épinglé sa politique agricole, relevant que si le ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire, son ancien directeur de cabinet à Matignon, « se donne du mal », « rien ne peut remplacer l’intérêt et l’engagement du chef de l’Etat ». Surtout, il a étrillé le débat sur l’identité nationale, accusant Nicolas Sarkozy de faire « de la politique comme on joue au flipper ». Hier, Dominique de Villepin était en campagne, ravi de laisser planer la menace de sa candidature à la présidentielle, lui qui a « la tête dure ».

Devant des militants, il a prévenu : « La France nous appelle, elle a besoin de nous, et nous sommes là pour la servir. »

Dans Le Télégramme, lundi matin: Dominique de Villepin, le
retour à la terre

Ah, le bonheur de n’être pas élu ! En balade aujourd’hui à travers le Finistère, sa grande écharpe vert bronze autour du cou, Dominique de Villepin devrait être bien accueilli : chez un producteur de fraises, un éleveur de porcs …

L’autre mardi, Nicolas Sarkozy, venu soutenir dans la région Centre Hervé Novelli ( le Secrétaire d’Etat au Commerce et à l’Artisanat, qui mène campagne en évitant de citer l’UMP…) devait, lui, prononcer son discours sur « la ruralité » protégé par plusieurs cordons de policiers. La petite ville de Morée, en état de siège, était cernée par des tracteurs. « Y’en a marre des promesses ! Des actes ! » clamaient les banderoles. « Libre et blanchi », mais poursuivi en appel, Villepin, au contraire, peut s’identifier aux victimes.

On lui dira que l’actuel ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, n’est autre que son ancien directeur de cabinet, qui se prétend son ami. Mais l’ancien Premier ministre saura prendre ses distances. On se souviendra que, né à Rabat, il a grandi à Caracas : pas plus que l’ancien maire de Neuilly, l’ancien ministre des Affaires Etrangères n’est donc un « enfant de la terre ». Mais il a appris, auprès de Jacques Chirac, la « politique au cul des vaches ».

Après un premier déplacement à Bondy -une banlieue où Sarkozy ne peut pas se rendre- après une conférence à Sciences Po contre l’engagement de la France en Afghanistan, Villepin entame donc sa tournée des paysans. A la fin du mois, il ne manquera pas le Salon de l’Agriculture. Encore un lieu où le Président ne peut se rendre sans qu’on lui rappelle son « Casse-toi… »

L’antisarkozysme, fut-il « flamboyant », ne suffit pas, pourtant. Villepin devra bientôt développer un projet. En attendant, il ne devrait pas seulement parler des cours qui s’effondrent, mais de l’aménagement du territoire, des « pôles de compétitivité », de l’endettement, enfin, du pays.

« Samedi, me raconte le député villepiniste de la Drôme, Hervé Mariton, j’étais à un banquet de pompiers. Savez-vous de quoi ils m’ont parlé ? De la dette ! » Des chiffres, des réalités. Cela n’interdit pas au poète gaullien quelques « fulgurances ». Justement, le roman qu’il vient de publier -Le dernier témoin- met en scène un vieil arbre qui a survécu à un cataclysme et qui raconte à un « peuple de cendres » son histoire.

« Le choc des souffrances et des joies m’a fait découvrir un autre souffle que celui des vents, une respiration intérieure féconde… » Les pieds dans la glaise et les cheveux au vent, Villepin va tenter de convaincre ses interlocuteurs bretons qu’il est enraciné comme un chêne séculaire. Mais aussi, qu’il est l’homme du « nouveau souffle ».

Sources: Ouest France, Agence France Presse, Le Télégramme, Le Journal du Dimanche, Le Figaro, L’Express et Les Echos

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