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Marie-Anne Montchamp dans L'Express: "Les gaullistes ne répondent pas à l'appel de Bayrou"

Lors du congrès du MoDem à Arras, François Bayrou a appelé à la constitution d’un « arc central » de la gauche à la « droite sociale ». Marie-Anne Montchamp, député UMP du Val-de-Marne et proche de Dominique de Villepin, fait part de son scepticisme.

L’Express: Comment réagissez vous à l’appel du pied de François Bayrou aux proches de Dominique de Villepin?

Marie-Anne Montchamp: C’était une proposition plutôt sympa, une bonne idée. Mais s’il veut parler aux gaullistes, les gaullisent ne répondent pas à son appel.

Nous avons deux points particuliers de désaccord. D’une part, sa vision de l’Europe. Aucun gaulliste ne défend une Europe fédérale. D’autre part, sur la question de l’Etat et de la régulation. C’est un peu court de se contenter de dénoncer le déficit budgétaire. Il faut plutôt associer une dette publique qui permette d’investir et une ouverture au marché.

François Bayrou avait voté la censure du gouvernement Villepin en 2006. Est-ce contradictoire avec sa proposition d’alliance?

François Bayrou est aujourd’hui dans la Realpolitik. Sa proposition est pertinente dans la situation actuelle face à un vide doctrinal de l’UMP. Mais son discours n’est pas encore au point, il n’a pas tranché sur les points que j’évoquais précédemment.

Aujourd’hui, vous vous situez toujours dans la majorité?

Personnellement, à l’heure où je vous parle, je me situe dans la majorité. Mais il faut une alternative à l’UMP, une alternative où les valeurs gaullistes seront le centre de gravité. Ce sont des idées qui ratissent large.

« Des idées qui ratissent large », jusqu’à la gauche?

On peut trouver des gens de gauche qui se rattachent au référentiel gaulliste. Un nombre non négligeable de députés PS sont prêts à se retrouver derrière ces idées. Je travaille avec eux tous les jours en commission des Finances à l’Assemblée. Si Dominique de Villepin réaffirme nos fondamentaux comme il l’a fait à la Maison de l’Amérique Latine, ça peut faire bouger les lignes.

Source: L’Express

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